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1 août 2006

Déclaration de F. Wurtz à l'issue de la Conférence des présidents

DECLARATION DE FRANCIS WURTZ

PRESIDENT DU GROUPE GUE/NGL

A L'ISSUE DE LA CONFERENCE DES PRESIDENTS

(PARLEMENT EUROPEEN - 01/08/2006)

Bruxelles, 01/08/2006

UNE RESPONSABILITÉ HISTORIQUE POUR L’UNION EUROPÉENNE!

         En 1980, le Conseil européen de Venise créait l’évènement en affirmant le droit à l’autodétermination du peuple palestinien.  En 1995, l’Union européenne suscitait à nouveau l’espoir en lançant, à Barcelone, le « partenariat euroméditerranéen ».  Depuis, bien des attentes ont été déçues parmi les amis de l’Europe dans cette région du monde, si proche par la géographie et par l’histoire.  Pourtant, le monde a besoin de l’Union européenne pour promouvoir le dialogue  contre l’arrogance, le respect contre le mépris, le droit contre la force.  Il est aujourd’hui plus vital que jamais que l’Europe exprime à nouveau la volonté et se donne les moyens de jouer ce rôle.

         Au Liban comme en Palestine, l’armée israélienne – et, à travers elle, les forces les plus dangereuses qui détiennent le pouvoir aux Etats-Unis – mènent une guerre aux conséquences dévastatrices pour les peuples concernés et, au-delà, pour l’avenir du monde.  Cette guerre – ainsi que les militaires israéliens le reconnaissent eux-mêmes – était programmée de longue date.  Condolezza Rice ne dit pas autre chose en soulignant qu’  « il est temps de construire un nouveau Moyen Orient »  L’Europe peut-elle accepter une telle « construction » sur les cadavres des victimes innocentes et les ruines des villes et des infrastructures qu’elle a elle-même, parfois, contribué à édifier ?

         L’Europe peut-elle accepter le torpillage systématique des tentatives d’intégration dans des structures démocratiques d’organisations armées portées au pouvoir par le suffrage universel ?  Peut-elle accepter qu’un châtiment collectif soit infligé aux peuples qui n’entendent pas se plier à cette prétention dominatrice ?  Peut-elle accepter qu’un Etat puisse impunément violer toutes les résolutions du Conseil de Sécurité le concernant et afficher son mépris de l’ONU au point de  « viser délibérément » - selon les termes de Kofi Annan – et de tuer des observateurs de la force internationale de maintien de la paix ?  Peut-elle accepter de se laisser paralyser au point de ne pouvoir exiger un cessez le feu immédiat et inconditionnel après plusieurs semaines d’un conflit aussi acharné ?  L’Europe peut-elle, en un mot, accepter sans réagir le retour à un ordre mondial qui institue le recours à la guerre comme instrument de règlement de conflits ?

         Ne laissons pas se développer une stratégie dont le fiasco américain en Irak montre dans quelle dramatique impasse elle peut conduire le monde !  Ne laissons pas le 21ème Siècle devenir celui de la guerre entre les civilisations !  L’Europe est placée, à cet égard, face à des responsabilités historiques.  Celles des Chefs d’Etats  et de gouvernement européens vont très au-delà de leur engagement présent !  Ce que nous attendons d’eux, c’est :

  • L’appel à un cessez le feu immédiat et sans condition, tant au Liban qu’en Palestine, et à la levée du blocus imposé à ces deux peuples ;

  • Une condamnation claire – au nom du droit, égal pour tous – de la guerre menée par Israël contre le peuple libanais comme contre le peuple palestinien et des crimes de guerre tels celui perpétré à Cana ;

  • Un appel à ouvrir des discussions sur l’échange des prisonniers entre le Liban et Israël ; le retrait de l’armée israélienne du Liban et l’arrêt des tirs de roquettes du Hezbollah sur Israël ; et parallèlement à accepter la proposition de dialogue du Président palestinien, Mahmoud Abbas, en vue de la libération des « prisonniers de guerre » détenus par Israël ainsi que de celle du soldat israélien capturé par les palestiniens, et en vue de  mettre fin aux tirs de missiles sur Israël ;

  • Des précisions sur la nature du mandat confié à la force multinationale envisagée au Sud Liban, qui ne doit en aucun cas se transformer à son tour en force d’agression, et doit être déployée des deux côtés de la frontière!

  • Un rappel de l’ensemble du droit onusien sur le conflit israélo-arabe, afin de placer chacune de ses dispositions particulières dans son contexte global ;

  • La demande de l’ouverture de négociations sur cette base, et sous l’égide des Nations Unies, avec la participation de tous les pays et Autorités de la région ;

  • Une renonciation solennelle à tout recours à la guerre comme moyen de régler les conflits à venir.

Pour information, contacter

Jim O'Donnell

Tel: 02 2842069 & GSM 0476 221547

E: jodonnell@europarl.eu.int

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