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6 novembre 2006

Intervention Marie-Claire Bonomo adjointe au maire d'Aubagne (13):Genève 28 oct

Intervention Marie-Claire Bonomo :

Convention Internationale des Collectivités locales pour la promotion du service public – Genève – Samedi 28 octobre 2006

Permettez-moi d’abord de remercier tout ceux qui ont œuvré pour que la tenue de cette convention internationale. C’est un symbole fort de se retrouver ici – à Genève – à quelques centaines de mètres du siège de l’Organisation Mondiale du Commerce.

Enfin je ne peux pas ne pas avoir une pensée pour Bernard Birsinger, l’un des pionniers de cette lutte contre la marchandisation absolue des services publics. Lui qui fut l’initiateur des premiers états généraux contre l’AGCS en 2004 dans sa ville de Bobigny. Je suis certaine qu’il manque aux Balbyniennes et aux Balbyniens et il nous manque aussi très fort.

Démocratie et service public sont à mes yeux deux notions indissociables. Nous avons pu voir dans l’intervention précédente combien la question des services était liée à celle de l’impôt et de la fiscalité.

Le service public constitue une forme de redistribution efficace des richesses, une forme de réponse aux besoins collectifs. En bonne démocratie l’usage de l’impôt se devrait d’être décidé collectivement.

Les services publics constituent le patrimoine de ceux qui n’en n’ont pas.

Pour s’en convaincre, il n’est qu’à voir comment certains tentent d’extraire du débat public la question des services publics quand ils s’emploient à les démanteler.

C’est, par exemple, la stratégie de l’OMC et de la terrible opacité qui règne sur les négociations mener en son sein.

C’est aussi les campagnes de dénigrement systématique qui vise l’action publique et les fonctionnaires.

Une des questions qui nous est posé est donc bien de réintroduire fortement cette question au sein du débat public.

En tant qu’élue locale je ne trouve pas « ringard » de répondre aux besoins des habitants d’une ville. Je ne trouve pas inefficace de nourrir les enfants dans les écoles, de faire circuler des transports collectifs, de développer des actions pour la lecture publique etc, etc.

Et pour cela nous avons besoin d’un secteur public financé par l’impôt et les usagers et qui reste à l’abri de la loi du profit.

A l’abri de la loi du profit, pour garantir l’égal accès à tous, pour qu’ils restent des vecteurs de l’inclusion sociale, pour qu’ils permettent à tous les habitants d’un territoire de vivre ensemble.

Ces valeurs sont celles du projet municipal de la ville d’Aubagne. Aubagne est une ville de 43.000 habitants située en périphérie de Marseille. Notre service public communal compte 1200 agents.

C’est l’histoire de cette municipalité qui a un Maire communiste depuis 40 ans de construire un territoire où tout ceux qui vivent, travaillent, ou étudient à Aubagne aient leur mot à dire.

Et c’est à partir de cette histoire que, depuis 2003, nous sommes résolument engagé dans un processus qui vise à établir la Démocratie participative comme outil de gestion de la ville.

Pour nous cette question concerne autant les élus, les citoyens que les 1200 agents du service public communal.

Et nous avons fait du service public un axe fort de la Démocratie participative.

Cela se traduit par plusieurs outils mis en place depuis 2003 :

Les structures de la Démocratie Participative, elles sont ouvertes en permanence à tous ceux qui souhaitent les rejoindre.

Elles reposent sur plusieurs composantes : citoyens, élus, salariés du service public communal et depuis peu les associations et organisations syndicales.

Le projet de ville a été redéfini avec les citoyens, les salariés du service public communal et les élus lors du Forum Local 2003 qui s’est concrétisé par la prise commune d’Engagements qui sont autant de projets à mener à bien.

Ces Engagements sont travaillés au sein de plusieurs groupes. La question des moyens humains et matériels pour le service public est prise en compte.

Un budget participatif :

Depuis trois ans la totalité du budget communal (environ 75 millions d’Euros) est mis en débat avec la population lors de réunions dans les quartiers ou à l’échelle de la ville. Et avec les membres du service public communal qui peuvent y contribuer par le biais de projets de service et depuis cette année par le biais de projets qui peuvent concerner l’ensemble de l’activité de la ville.

Autant avec le personnel qu’avec la population les 30 millions d’Euros consacré au frais de personnel sont affirmés comme un atout fort de notre ville et non comme une charge comme voudrait le faire croire l’opposition municipal. A chaque exercice budgétaire, le choix du service public est au cœur des débats.

Pour ne pas mettre en porte à faux le service public communal, parallèlement à ces outils de Démocratie participative, nous avons mis en place depuis 2003 ce que nous appelons une démarche participative interne, propre aux salariés du service public communal.

Elle repose :

1) Sur des actions de formation qui concernent l’ensemble des 1200 agents mêlant tous les métiers et tous les grades de la fonction publique. Des formations concernant :

- La prise de parole en public,

- L’animation de réunions,

- La rédaction de compte-rendu

Le tout dans l’optique de pratiques plus participatives dans les instances de travail.

2) Une redéfinition des missions et du fonctionnement de chaque service co-construit avec l’ensemble des agents des services

3) La création de plusieurs groupes projets (sur le budget participatif, sur l’évaluation des salariés, les valeurs du service public, la création d’un atelier théâtre forum…). Ces groupes sont ouverts en permanence à l’ensemble des salariés.

4) Nous sommes actuellement dans une étape de premier bilan de cette démarche. Ces bilans sont réalisés au sein de chaque service par l’ensemble des agents, afin de mesurer les évolutions, évaluer les résistances et les difficultés.

L’objectif est de construire un rapport gagnant-gagnant : un service public élément moteur de la Démocratie participative et bénéficiaire de la démarche participative interne.

C’est aussi sortir d’une vision où la fonction publique territoriale serait seulement là pour mettre en œuvre les décisions prises par le Conseil municipal.

Il s’agit bien de construire une inclusion des services publics dans la démocratie participative.

Quelques obstacles :

1) C’est coûteux. En moyens financiers et en temps. Cela réinterroge forcément les moyens mis à disposition du service public.

2) Tout le monde n’avance pas à la même vitesse parce que tout le monde n’est pas au même degré de conviction, quelques freins existent ! 3) Un ressenti différent entre les pratiques en direction de la population et les pratiques en direction des salariés persistent.

4) Personne n’a de repère ce processus innovant. Ca bouscule le fonctionnement des agents et particulièrement celui des responsables de services

5) Il est difficile de s’extraire de la notion de neutralité administrative.

Et un avantage majeur :

1) Les politiques locales sont réellement construites en lien avec ceux qui vont les faire vivre.

Cette démarche participative interne cherche actuellement à davantage se mêler aux pratiques de la Démocratie participative à l’échelle de la ville.

Et ce d’autant plus que nous venons de vivre un formidable moment de citoyenneté avec la tenue d’un nouveau Forum baptisé Forum d’Aubagne, Citoyen, Social et Solidaire.

Il s’est étalé sur onze semaines entre le printemps et l’automne. Dés le départ les thèmes mêlant les questions sociétales et le projet local ont été définis avec entre les citoyens impliqués dans la Démocratie participative, les salariés du service public, les organisations syndicales présentent sur la ville, le mouvement associatif et les élus.

Plus de 5000 Aubagnaises et Aubagnais ont participé à l’une des 71 initiatives publiques.

L’un des fils rouge de ce Forum était le service public. La question de l’AGCS et plus largement du développement des services publics a été l’objet du débat inaugural.

Son rôle, les réponses qu’il pouvait apporter, la nécessité de le défendre ont été des idées présentes tout au long des initiatives.

Un service public efficace, renforcé et développé est souvent apparu comme l’une des réponses partagées aux enjeux de société sur la santé, l’éducation, les transports, la préservation de l’environnement, l’inclusion sociale, la gestion de biens communs comme l’eau, l’énergie ou les communications…

L’un des temps forts de ce Forum a été la tenue d’une Agora des Agents du Service Public Communal. Pendant deux jours, les services de la ville et de la communauté d’agglomération ont tenus stand et débats. Une initiative qui avait pour but de faire se rencontrer les salariés du service public mais aussi d’ouvrir le débat avec les usagers et les élus sur les évolutions du service public communal.

A cet effet, un sondage, réalisé par l’institut TNS-Sofres, sur la perception des services de la ville d’Aubagne a été réalisé auprès de la population.

69% des sondés se déclarent attachés au fait que certains services soient gérés par les services publics, 85% des Aubagnais sont satisfaits de l’action des services municipaux. Les tarifs différenciés en fonction des revenus sont plébiscités par 89% de la population et 92% des Aubagnais déclarent avoir une bonne image du personnel communal.

Ces résultats sont venus confortés l’envie des salariés de travailler avec les usagers et les élus sur le maintient et le développement des services publics. Et l’un des chantiers ouverts par le Forum acté lors de sa clôture samedi dernier, est la création d’une RUSE (Rassemblement des Usagers, des Salariés et des Elus) pour défendre et développer le service public.

Ce groupe viendra développer les actions engagées pour faire connaître les risques liés à l’AGCS

Voici donc brièvement présenté un exemple, qui ne se veut pas un modèle, qui présente encore beaucoup de limites et dont le cheminement est loin d’être un long fleuve tranquille.

Mais je crois en la nécessité de renouveler les pratiques démocratiques, en associant tout ce qui fait mouvement dans une ville élus, citoyen, salariés du service public, syndicats, association crée les conditions d’une nouvelle perspective politique qui porte haut l’idée de services publics.

Pour terminer, lorsqu’on dit qu’un autre monde est possible cela sous-entend de passer de l’espoir à des dynamiques et des réalités.

Celle du défi des services publics est à la fois planétaire et très locale.

Des services publics du quartier à la planète c’est possible et ça se construit !

Merci.

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Commentaires
A
j'adore aubagne il y a tout le temps des animations <br /> j'y habite depuis dix ans nous sommes des marseillais pure moi et ma famille<br /> je vais toujours au animations de la ville(biennale des santons....)
A
j'adore aubagne il y a tout le temps des animations <br /> j'y habite depuis dix ans nous sommes des marseillais pure moi et ma famille<br /> je vais toujours au animations de la ville(biennale des santons....)<br /> <br /> 1/01/07 à10:36
R
comme j ais commencer a lire j ais trouvè ça très bien mais je n avait pas le temps je n ais pas tout lu mais promis je le ferait mais c est tres bien il faut continuer je pense que monsieur henry vous encourageras .....j aurais pus dire ( tu ).
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