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Cidefe International

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7 juin 2007

Appel pour la paix au Proche-Orient

Appel pour la paix au Proche-Orient

Elus municipaux, départementaux, régionaux, nationaux et européens, nous avons un devoir de témoignage après nos multiples visites respectives dans les Territoires palestiniens occupés et les camps de réfugiés installés « provisoirement » depuis… 1948.

Nous avons en commun une farouche volonté de paix et de justice et la conviction ancrée que le conflit israélo-palestinien, outre toutes les souffrances indicibles qu’il provoque parmi toutes les populations, est le nœud absolu des événements qui se déroulent au Moyen-Orient et qui mettent en cause la stabilité et la paix mondiale.

Nos visites sur place nous ont permis de voir et de sentir la somme immense d’humiliations de toute sorte vécues par le peuple Palestinien victime depuis 40 ans d’une occupation étrangère israélienne condamnée à de multiples reprises par l’ONU. Une occupation que rien n’arrête, tout au contraire, en violation absolue avec le droit international.

Tout le monde connaît les termes de la solution de ce conflit : la création d’un Etat palestinien dans les frontières de 1967 ; Jérusalem-Est comme capitale ; un juste règlement du problème des réfugiés. Mais tout le monde sait aussi que rien n’est fait, qui soit réel et conforme aux règles de l’ONU, pour imposer la paix.

Au contraire, c’est maintenant le peuple, soumis à l’occupation qui est l’objet de sanctions internationales inadmissibles tandis que l’occupant bénéficie d’une impunité totale.

Jamais l’histoire n’avait connu pareille situation : un peuple occupé et sanctionné.

Pourtant nous attestons des efforts considérables qu’il a entrepris pour sortir des difficultés liées aux dernières élections législatives. Conformément aux vœux de la communauté internationale – en particulier de la France – il a réussi à mettre en place un gouvernement d’Union nationale sur la base des conditions énoncées par cette même communauté. Une trêve de plusieurs mois a été respectée de son côté. Dans le même mouvement les pays arabes ont proposé à Israël un Plan de paix à Riyad.

Toutes les conditions pour la levée des sanctions, la reconnaissance dans son entier du nouveau gouvernement palestinien étaient réunies. Comme était ouvert un chemin de négociation possible, sur la base du droit international, entre Israël et l’Autorité palestinienne.

Au lieu de cela la réponse israélienne soutenue honteusement par le Quartette, dont l’Union européenne, a été de se détourner de ce chemin menant à la paix profitable aux deux peuples. Tout a été mis en œuvre pour ajouter une nouvelle guerre – civile cette fois – en Palestine. C’est d’un cynisme total et d’une irresponsabilité absolue.

Comme le demande le Président palestinien Mahmoud Abbas, une trêve doit être conclue pour soulager les populations civiles déjà si meurtries et leur permettre de vivre enfin en sécurité.

Alors que cela fait 40 ans que dure cette occupation et que tout indique que la communauté internationale n’entend pas jouer son rôle, il convient d’amplifier le mouvement de protestation des peuples pour une paix juste au Proche-Orient mettant fin à l’engrenage des armes, redonnant espoir à tous pour isoler les extrémistes de tous bords. C’est dans les mains des peuples que se trouve la solution : l’existence de deux Etats vivant côte à côte dans la paix et la sécurité.

Devant l’inertie de l’ONU et du Conseil de sécurité, l’action de tous les partisans de la paix – de tous les côtés – est devenue une exigence incontournable pour les peuples de la planète.

Dans cet esprit nous entreprendrons des initiatives multiples et dans la durée, jusqu’à la paix dans la justice. En ce sens, nous soutenons les actions des pacifistes israéliens. Dans l’immédiat nous appelons tous nos concitoyens à participer nombreux aux initiatives prévues le 9 juin pour, 40 ans après, demander la fin de l’occupation israélienne de la Palestine.

70 élus signataires au 8 juin :

Lysiane ALEZARD, conseillère régionale Ile de France – Jean-Michel ARBERET, maire adjoint d’Arcueil (94) – Noëlle BARTH, maire-adjointe de Tomblaine (54) – Tarek BEN HIBA, conseiller régional Ile de France – Josiane BERNARD, Vice-Présidente du Conseil général de Seine-Saint-Denis – Jacques Bidet, conseiller Municipal de Nanterre (92) - Jean-Paul BORE, vice-président du Conseil régional Languedoc-Roussillon – Jacques BOURGOIN, maire de Gennevilliers, Conseiller général des Hauts-de-Seine – Jean BRAFMAN, conseiller régional Ile de France – Hervé BRAMY, Président du Conseil général de Seine-Saint-Denis – Patrick BRAOUEZEC, député de Seine-Saint-Denis – Daniel BREUILLER, maire d'Arcueil (94) et conseiller général du Val de Marne - Chantal BOURVIC, conseillère générale du Val de Marne – Robert BRET, sénateur des Bouches du Rhône – Isabelle CANET, conseillère municipale de Mantes-la-Ville (78) – Claudine CARIN, conseillère municipale de Grenay (62), Vice présidente de l'ANECR - Jean Marc CHARASZ, conseiller municipal de Chatenay Malabry (92) - René CHEVAILLER, adjoint au maire de Lyon (69) - Laurence COHEN, conseillère régionale Ile de France – Corinne DUPONT, maire de Mitry-Mory (77) – Bernard ETRILLARD, conseiller municipal de Treillières (44) - Fabien FABBRI, maire adjoint de Gennevilliers (92) - Michelle FAURE - conseillère Municipale D'Hennebont (56) - Claudie FONTES, conseillère municipale de Toulouse (31) - Gilles GARNIER, Vice-Président et Président du groupe communiste apparenté et citoyen de Seine-Saint-Denis – Danielle GAUTHIER, maire-adjointe de Pontault-Combault (77) – Claudie GILLOT-DUMOUTIER, maire adjointe de Saint-Denis - Serge GROSSVAK, conseiller municipal de Groslay (95) – Claude GUERRIER, maire adjoint de Champigny (94) - Serge GUICHARD, adjoint au maire de Palaiseau (91) – Alain HAYOT, Vice Président de la Région PACA - Claudine HUET, maire adjointe de Conflans Ste Honorine (78) – Marie-Françoise JANOT, conseillère municipale et communautaire de Strasbourg (67) - Jean-Jacques KARMANN, Vice-Président du Conseil général de Seine-Saint-Denis – Michèle KIINTZ-TAILLEUR, conseillère municipale de Cesson-Sévigné (35) - Gérard LABALETTE, maire-adjoint de Lyon 9 (69) - Robert LACHAIZE, maire -adjoint de Saint Pierre des Corps (37) - Alain LACOMBE, maire de Fosses (95) – Lucien LAGRANGE, conseiller municipal Maire honoraire de Vigneux sur Seine (91) - Francis LANGLADE, maire adjoint de Saint Denis (93) - Patrice LECLERC, conseiller général des Hauts-de-Seine – Jean-Claude LEFORT, député du Val de Marne – Jean-Claude MAIRAL, vice-président de la Région Auvergne – Christiane MARCIE, conseillère municipale de Carrières Sur Seine (78) - Marie-Thérèse MARTINELLI, conseillère municipale de Toulouse (31) – Mohamed MOGHRANI conseiller municipal de Bondy (93) - Jean-Charles NEGRE, Vice-Président du Conseil général de Seine-Saint-Denis – Didier PAILLARD, maire de Saint-Denis (93), conseiller général de Seine-Saint-Denis – Michèle PARET, conseillère municipale de Douarnenez (29) –- Gérard PERREAU-BEZOUILLE, maire-adjoint de Nanterre (92) – Catherine PEYGE, maire de Bobigny (93) – Alain PIGOT, conseiller municipal de Gonesse (95) - Marie PRAT, conseillère municipale de Mantes-la Ville (78) – Monique PREVOST, maire de Douarnenez (29) – Jacqueline ROUILLON, conseillère générale de Seine-Saint-Denis – Abdel SADI, conseiller général de Seine-Saint-Denis – Fadila SAIDI, conseillère municipale de Saint-Ouen (93) - Franck SUREAU, maire-adjoint de Mitry-Mory (77) – Michel TAVET, maire-adjoint de Neuilly-sur-Marne (93) – Azzedine TAÏBI, conseiller général de Seine-Saint-Denis – Alain THEBAULT, maire adjoint Mantes la Ville (78) -

Patrick VASSALLO, conseiller municipal délégué de Saint-Denis (93) - Armelle VERMILLET-PARRY, maire-adjointe de Gennevilliers (92) – Claire VILLIERS, conseillère régionale Ile de France - Bernard VIOLAIN, vice-président de la Région des Pays de la Loire, maire-adjoint de La Roche sur Yon (85) – Abdel Majid WANNASS, Adjoint au maire à Saint Denis (93) - Francis WURTZ, député européen, président du groupe de la GUE – Andrée ZELEZ, conseillère municipale de Lentilly (69) – Alain ZOUGHEBI, maire-adjoint de Vaires sur Marne(77) - Henriette ZOUGHEBI, conseillère régionale Ile de France

Pour se joindre à cet appel : anecr@elunet.org

citoyens qui souhaitent s’associer à cet appel :

Burhan Ghalioun Professeur à La Sorbonne Paris

Sébastien LE HUEROU, professeur, Massy, Essonne.

Cuda Gino, Retraité

Nicole Roger

Alain Moirez

Anne Marie CHARASZ Chatenay Malabry alternative citoyenne Ile de France et France Palestine

Agnès Thomas, Enseignante

Michèle SAUVE , enseignante

Nicolas FLAMAND, Militant PCF et CGT

Françoise Germain-Robin

Françoise Roblin

Nadia  Omri-Loubic

André  Génot 

Isabelle Krzywkowski, universitaire, SNESup-FSU, 93

EL HAKKAOUI Abdelkbir,  Président  AIDE Fédération

Roland Muzeau

Joëlle PERINET  militante PCF 91

Jacques Gaillot, Evêque de Partenia

Paule BALLUT

Claudine et Marcel Leccia

Nathalie FESSOL, Directrice de la rédaction ISR Info

Marcel Schlewer

Catherine BROCHARD, Membre de la Direction de Section du PCF à CHAMPIGNY

Francis  Gairaud

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7 juin 2007

interview exclusive de Hind Khoury, déléguée générale de l'Autorité palestinienne en France 40 ans après la guerre des six jours

- 40 ans après, comment décririez-vous la situation au Proche-Orient ? Quels sont les rapports de force dans la région ?

Déséquilibre et instabilité. Tels sont les deux termes que j’utiliserais pour décrire la situation au Proche-Orient. L’occupation violente des Territoires palestiniens mais également le refus d’Israël d’accepter la main tendue des pays arabes pour conclure une paix juste et globale, entraîne des déséquilibres dans toute la région. La politique unilatérale du gouvernement Olmert est une véritable dictature qui asservit tout un peuple, enfermé par un mur, affamé et meurtri. Les rapports de force sont disproportionnés : roquette artisanale contre missile, pierre contre balle. Au cours de ces six dernières années ce sont quelque 4500 Palestiniens, civils non armés pour la plupart, qui ont été victimes de bombardements disproportionnés et aveugles ainsi que de tirs de fusils et de canons.   

- l'occupation israélienne dure depuis 40 ans. Quels obstacles faut-il surmonter pour qu'elle cesse ?

Les conditions de la résolution du conflit israélo-palestinien sont connues de tous. Il s’agit de la création d’un Etat palestinien dans les frontières de 1967 avec pour capitale Jérusalem-Est. Nous demandons également un règlement juste de la question des réfugiés. En ratifiant les accords d’Oslo, les Palestiniens ont accepté de vivre dans 22% de la Palestine historique : leur demander davantage serait tout simplement les condamner à être rayés de la carte. Depuis 40 ans les Palestiniens subissent une occupation illégale, dénoncée par la Communauté internationale. Tous les Palestiniens demandent à vivre normalement, en paix dans des frontières reconnues et respectées.

- Quels sont les points d'appui, en Palestine et en Israël, dans le monde, pour promouvoir une solution politique à ce conflit ?

96% des Palestiniens reconnaissent la légitimité du gouvernement d’union nationale de Mahmoud Abbas et 70% des Israéliens veulent conclure une paix durable avec leurs voisins. Ces chiffres nous donnent de l’espoir et nous rappellent que la paix dépend d’une volonté politique du gouvernement israélien. Personne dans le monde ne remet en question l’injustice criante faite aux Palestiniens depuis 1947. A de nombreuses reprises le droit international a condamné l’occupation et les actions illégales d’Israël comme le sort des réfugiés, la construction du mur ou encore les 11.000 prisonniers politiques. Seule une minorité d’extrémistes s’opposent à une solution politique multilatérale du conflit. Le rapport Baker a montré les limites du droit de la force et des politiques unilatérales. Il est temps pour le gouvernement israélien de considérer Mahmoud Abbas comme un partenaire de paix et de laisser une chance au gouvernement d’union nationale élu démocratiquement.

Dans une période de violences accrues (enlèvement d'élus palestiniens, bombardements par l'armée israélienne, poursuite des colonisations), quels peuvent être les rôles de la France et de l'Union européenne ?

La France doit retrouver sa place de moteur dans le concert des nations et en particulier au cœur de l’Union Européenne. La voix française a toujours été porteuse d’une parole inspirée par la paix et le droit international. Les Français sont à la fois les amis des Juifs et les amis des Arabes et ce statut bicéphale peut leur donner du crédit pour entendre et comprendre les problèmes et les souffrances des uns et des autres. Ce n’est pas en se taisant que la diplomatie française rendra l’Europe plus forte. Au contraire, plus les Etats qui composent le vieux continent font entendre leur voix, plus sa force et sa volonté d’agir se renforceront. Leur histoire a rendu les Français courageux. Ce courage seul, animé d’un esprit de justice, incitera l’Europe à agir politiquement et pas seulement économiquement en faveur d’une paix durable au Proche-Orient. Nous comptons sur la France.

31 mai 2007

news@cidefe 30 mai 07

news@cidefe
La lettre de liaison du secteur international  du CIDEFE


30 mai 2007



Contact : lalezard@elunet.org

10 rue Parmentier

93189 Montreuil

Tel : 01 48 51 78 78

Edito

40 après le début de l’occupation des territoires palestiniens par l’armée israélienne, notre lettre d’informations a souhaité revenir sur cet événement. Pas seulement pour se tourner vers le passé, même si nous pensons essentiel de donner des repères pour comprendre.

Il nous a semblé important de donner à la parole à des acteurs de la solidarité et de la coopération avec le Proche-Orient. Nous continuerons à le faire dans de prochains numéros. Pour ce moment particulier, nous avons voulu souligner les initiatives nombreuses et originales prises en France, en Israël et en Palestine pour demander la fin de cette occupation.

Nous pensons que dans ce moment encore si difficile, si lourd de dangers mais aussi si périlleux pour les populations civiles palestiniennes occupées et pilonnées, mais aussi, à des degrés divers, pour les populations israéliennes et libanaises, il faut continuer à développer des coopérations avec ceux qui, inlassablement, souvent au péril de leur vie, agissent pour le dialogue et la paix.

C’est pourquoi nous avons donné la parole à trois de ces acteurs.

Franck Sureau, engagé comme adjoint au maire de la ville de Mitry-Mory dans une coopération avec le camp libanais de réfugiés palestiniens de Nahr el Bared, s’est retrouvé malgré lui coincé dans ce camp, sous les balles d’extrémistes palestiniens apparus du jour au lendemain.

Anwar Abueisheh, universitaire palestinien, fait beaucoup pour le rapprochement des Français et des habitants d’Hébron, notamment par la promotion de la langue française.

Gérard Perreau-Bezouille, maire-adjoint de Nanterre, s’est rendu récemment en Israël et en Palestine pour y renforcer et y construire des partenariats.

Ils sont ces maillons essentiels des passerelles à construire pour maintenir l’espoir là-bas, développer la compréhension des enjeux ici, et créer les conditions d’une paix indispensable à tous, qu’on espère la moins éloignée possible.

                                                                                                                                 

La rédaction

SOMMAIRE

Actualité :

-         Palestine : 40 ans d’occupation

Rappel historique

Témoignages de :

Franck Sureau, adjoint au maire de la ville de Mitry-Mory

Anwar Abueisheh, universitaire palestinien

Initiatives et appels à rassemblement

La parole aux acteurs

-         Gérard Perreau-Bezouille, maire adjoint a conduit une délégation de Nanterre en Palestine et en Israël, du 4 au 11 avril dernier.

Zoom

Bloc Notes




Actualité

PALESTINE

JUIN 1967 - JUIN 2007

40 ANS D’OCCUPATION

Quarante ans d’occupation des territoires palestiniens de Gaza et de Cisjordanie, et du territoire syrien du Golan.

Quarante ans d’occupation de Jérusalem-Est. Quarante ans d’oppression, de violations des lois internationales et des droits humains.

Quarante ans de colonisation, découpage et morcellement des territoires palestiniens occupés, à l’aide de centaines de barrages, routes de contournements réservées aux colons, construction d’un mur honteux qui assiège la population dans des enclaves fermées.

Arrachage de milliers d’hectares d’oliviers, appropriation de l’eau (ressource précieuse dans la région), assassinats ciblés, plus de 10 000 prisonniers (hommes, femmes et mineurs, dans des conditions dénoncées par toutes les associations des droits de l’homme israéliennes et internationales).

Rappel historique :

JUIN 1967 : Israël occupe la Cisjordanie et la bande de Gaza

La troisième guerre israélo-arabe - dite guerre des Six Jours - constitue une étape décisive. Jusqu’en 1967, Israël occupe plus que le territoire prévu par l’ONU, mais le reste de la Palestine demeure dans des mains arabes. La Jordanie et l’Égypte n’ont d’ailleurs jamais profité de la situation pour créer un État palestinien en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Le 12 juin 1967 introduit un changement radical : l’État juif, qui vient de s’emparer - outre le Sinaï et le Golan - de Jérusalem- Est, de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, occupe ainsi la totalité de la Palestine. Il détient désormais seul la clef du problème palestinien.

Au début, le gouvernement et les diplomates israéliens présentent les Territoires occupés en 1967 comme une carte qu’ils sont prêts à jouer dans des négociations : conformément à la résolution 242, adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU le 22 novembre 1967, il s’agit d’échanger la Cisjordanie et Gaza contre la paix. Cette promesse de négociation n’est pas vérifiable, puisque les États arabes réunis à Khartoum refusent toute négociation.

En même temps, Israël annexe dès juillet 1967 Jérusalem-Est et proclame la ville « réunifiée » capitale d’Israël. Cette décision, comme celle de 1949 de faire de Jérusalem-Ouest sa capitale, viole toutes les résolutions de l’ONU : la résolution 181 du plan de partage de 1947 prévoyant un « corpus separatum », les textes des armistices de 1949, la résolution du 19 décembre 1949 qui réaffirmait l’internationalisation de Jérusalem, sans oublier la résolution 242.

Mais surtout la volonté de colonisation des Territoires occupés s’affirme. Dès juillet 1967, de premières colonies y sont établies et le vice- Premier ministre israélien Allon présente un plan portant son nom qui prévoit l’annexion de près d’un tiers de la Cisjordanie et la multiplication des colonies dites de « sécurité », en particulier dans la vallée du Jourdain. Toutefois, dix ans plus tard, le nombre total de colons n’est que de cinq mille, contre plus de deux cent mille aujourd’hui (sans compter les deux cent mille habitants juifs de Jérusalem-Est).

Par ailleurs, l’occupation des Territoires à partir de 1967 en refait le centre du combat palestinien. Cette tendance est soulignée à la fois :

positivement, par la montée de la puissance de la résistance « de l’intérieur » - de l’insurrection de 1981 jusqu’à la première Intifada, née fin 1987 ;

négativement, par les échecs subis par l’OLP en Jordanie et au Liban.

Source : http://www.france-palestine.org/

TEMOIGNAGES

Agression armée dans le camp palestinien de Nahr el Bared (Liban),

le 20 mai 2007

Le témoignage de Franck Sureau, maire-adjoint à Mitry-Mory (77)

Nous nous sommes déplacés dans le cadre du partenariat monté en 2003 entre la ville de Mitry-Mory et le camp de Nahrel-Bared avec le soutien logistique de l'Association pour la promotion des jumelages entre les camps de réfugiés palestiniens et les villes françaises (AJPF). Il s’agissait de la troisième délégation de Mitry qui se rendait au camp de Nahr el-Bared : délégation mixte composée de membres du collectif local France-Palestine rattaché à l'Association Nationale de Solidarité France-Palestine (AFPS) et d'élus de la ville. Après avoir reçu à Mitry-Mory à l'été 2005 un groupe de jeunes venant du camp, nous souhaitions développer de nouveaux projets de partenariats avec l'organisation de la jeunesse Palestinienne (Palestinian Youth Organization ou PYO). Notre réunion de travail a d'ailleurs été très constructive puisque nous envisageons de travailler avec les différentes villes jumelées avec les autres camps de réfugiés présents au Liban (12 camps au total) pour permettre à des enfants issus de ces différents camps de se retrouver ensemble à l'occasion d'un séjour commun en France.

Arrivés samedi 19 mai à 18 h00 au camp, nous avons été accueillis par le responsable du centre de jeunesse. Puis nous avons effectué une visite rapide du camp et rendu visite aux familles des 3 jeunes que nous avions accueillis en 2005 à Mitry. Nous avons ensuite eu une réunion de travail jusque tard dans la soirée avant d'être hébergés pour la nuit chez un de nos correspondants palestiniens. Nous devions rentrer tôt le lendemain sur Beyrouth pour rejoindre les délégations des autres villes (Bagnolet, Avion, Douarnenez) qui s'étaient rendues dans d'autres camps.

A 3h30 du matin, les échanges de tirs aux fusils et à la mitraillette ont commencé rapidement suivi par le tir de Rocket. A partir de là, nos amis palestiniens ont assuré, avec les responsables locaux du FPLP, notre protection morale, matérielle et physique jusqu'à notre sortie du camp mardi 22 mai vers 16h00. Ils ont travaillé pour cela en lien direct avec le représentant au Liban de l'UNRWA (organisation des nations unies pour l’aide aux réfugiés), M. Cook, qui ont pu nous prendre en charge au sein du corridor humanitaire organisé à l'occasion d'un cessez-le-feu. En ce qui nous concerne, nous faisions le lien avec l'ambassade de France à Beyrouth et Fernand Tuil pour l'AJPF.

Les conditions de vie dans le camp sont très difficiles, notamment en ce qui concerne la gestion de la nourriture, des médicaments et de l'eau. L'accès et l'entrée au camp étaient très strictement contrôlés par l'armée libanaise. Bien évidement la situation a encore été aggravée par la situation de guerre dans laquelle la population du camp s'est retrouvée prise au piège.

Entretien avec Anwar ABUEISHEH, président palestinien de l’Association Hébron-France, universitaire

De passage à Paris, il nous confie son sentiment sur la situation actuelle en Palestine, ses inquiétudes et l’espoir qui le fait continuer à agir. Il vit à Hébron, ville de Cisjordanie qui compte désormais plus de 200 000 habitants. Il y quelques semaines, à l’occasion du dixième anniversaire de l’Association qu’il préside, il a reçu, des mains du Consul de France, les Palmes académiques pour sa contribution à la diffusion de la culture française. En présence des maires de Saint-Pierre des Corps, Arcueil et Belfort, qui coopèrent avec Hébron.

Dans quel état se trouve Hébron aujourd’hui ?

La misère y est tellement forte, que les taux de violence et de criminalité ne cessent d’augmenter. Mais dans la population, c’est plutôt le statu quo, ce qui signifie, malheureusement, un forme de résignation.

Concrètement, la vie est très difficile. Il n’y a qu’une seule sortie dans la ville, contrôlée par les Israéliens. Ils peuvent la boucler à tout moment. Ils peuvent aussi décider de couper l’eau et l’électricité, nous sommes à leur merci. Ce sont les jeunes qui en souffrent le plus, car eux sont systématiquement arrêtés aux points de contrôle.

Depuis la deuxième Intifada, en septembre 2000 et la réoccupation de territoires de la Cisjordanie, il n’y a plus de police palestinienne.

Notre ville est devenue surpeuplée. Elle comptait encore 130 000 habitants en 1997 ! Le problème de l’eau est crucial. Elle risque de manquer. Il n’y a plus de places dans les écoles. Ce qui manque le plus, ce sont les espaces de sports et de loisirs. Pour une population très jeune, il n’y a par exemple qu’un seul terrain de football !

L’activité principale reste le commerce, notamment avec la Chine. Tous les articles sont devenus chinois. Il n’y a pas que l’Europe et les Etats-Unis qui sont touchés par la libéralisation des marchés et la mondialisation ! Ainsi, 3 à 400 ateliers de chaussures ont fermé à la fin des années 1990, car la fabrication est moins chère en Chine. Il ne reste plus que 3 des 35 ateliers de confection, et les femmes y sont employées dans des conditions de travail misérables.

Pour moi qui ai fait la guerre au système tribal pour préparer un état de droit, après les accords d’Oslo, je me retrouve à dire qu’aujourd’hui cet état tribal nous protège, car la police n’a plus aucun pouvoir. Il y a une situation vraiment chaotique.

Je voudrais souligner un problème latent, celui de l’extrémisme islamiste (d’extrême droite), qui trouve dans tout ceci un terrain favorable. Il représente environ 20% de la population. S’ils boycottent les élections, ils commencent, depuis l’année dernière, à commettre des actes violents, et constituent un vrai danger pour les droits des femmes.

Quel bilan tirez-vous des coopérations avec des collectivités françaises ?

Les Palestiniens en sont globalement satisfaits. Notre association a su faciliter les choses, en obtenant une bonne écoute de la mairie d’Hébron. Car seule, la mairie n’aurait pas pu mener à bien ces projets, pour des raisons de barrage de la langue, du poids de la gestion du quotidien mais aussi parce que les attentes, côté palestinien et français ne sont évidemment pas les mêmes. Notre médiation a donc son importance.

La ville d’Arcueil, par exemple, nous assiste dans un projet d’animation en direction des enfants. Celle de Belfort contribue à l’enseignement du français pour 10 personnes, dont 8 agents de la mairie.

Quelle est l’utilité de ces coopérations ?

Elles aident à remonter le moral des populations en donnant une autre image de l’Europe. Elles sont aussi importantes pour informer l’opinion publique française et ainsi, permettre d’avancer vers une solution.

Les élus et associations qui viennent nous voir deviennent le plus souvent des ambassadeurs de la Palestine à leur retour en France.

Enfin, la solidarité réelle, en nature, est d’une aide considérable. Ainsi, une centaine de familles reçoit 50 euros par mois de l’Association France Palestine Solidarité qui leur permettent d’acheter de la nourriture et de payer les frais scolaires. Grâce à cette coopération, ces familles peuvent continuer à vivre.

Dans une situation si difficile, gardez-vous des espoirs ?

Je refuse d’être désespéré ! Mais je reconnais qu’il n’y a pas de lueur d’espoir.

En fait, le seul espoir reste dans la résistance, qu’il faut élargir, de façon non-violente et citoyenne. Nous devons mener un combat auprès de l’opinion publique mondiale.

Tant que je peux faire cela, je ne désespère pas et j’espère aussi que les Israéliens, dans leur majorité, vont se réveiller.

Informations sur l’Association Hébron-France disponibles sur www.hebron-france.org

***

LA PAIX MAINTENANT

APPEL A RASSEMBLEMENT LE 5 JUIN

Le 5 juin prochain marquera les 40 ans du déclenchement de la guerre des Six jours, avec les conséquences qui s'en sont ensuivies : occupation, colonisation, souffrances, blocage de toute solution politique. Un mois après cette guerre, la Ligue arabe, réunie à Khartoum, proclamait ses célèbres "Trois Non" : Non à la négociation avec Israël, Non à la reconnaissance d'Israël, Non à la paix. Depuis, la situation a bien changé : Oslo, Genève, l'initiative saoudienne, etc. Les peuples palestinien et israélien veulent la paix. Elle est possible, et ses contours sont clairs. Mais leurs dirigeants respectifs manquent du courage nécessaire pour la faire.

Au mois de juin, partout en Israël et en Palestine, et dans le monde entier, les partisans de la paix manifesteront. C'est dans ce contexte que nous appelons à ce rassemblement.

La plupart de nos amis du Collectif 2 Peuples 2 Etats se joindront à nous, dont Ni Putes Ni Soumises, l'AJHL (Association des Juifs Humanistes et Laïques), Hachomer Hatzaïr, le Conseil Français des Musulmans Laïques. Nous attendons les confirmations de l'UFAL (Union des Familles Laïques), de SOS Racisme et d'autres.

RASSEMBLEMENT LE MARDI 5 JUIN A 18H30

Devant le Mur de la Paix, Champ de Mars, face à l'Ecole Militaire.
M° Ecole Militaire.

Mots d'ordre :

40 ans, ça suffit!

OUI à la négociation!

OUI à la reconnaissance mutuelle!

OUI à la paix!

http://www.lapaixmaintenant.org/

APPEL À MANIFESTER LE 9 JUIN

Rassemblement pour marquer le 40ème anniversaire de l’occupation des territoires palestiniens par Israël

A Paris

de 15 heures à 20 heures

la Rotonde Place Stalingrad, 19ème arrondissement (M° Jaurès).

Rassemblement pour marquer le 40ème anniversaire de l’occupation des territoires palestiniens par Israël et pour réclamer la création d’un État palestinien sur la base des frontières de 1967, avec Jérusalem comme capitale binationale des deux États souverains. Seront au rendez-vous de la musique, des discours, des animations, des rafraîchissements et de la documentation (dont une table de presse de l’UJFP).

www.ujfp.org.

Pour appeler partout dans le monde nos gouvernements à :

- prendre des mesures urgentes pour contraindre l’Etat israélien à appliquer le droit international, à savoir : retrait des Territoires occupés depuis 1967, démantèlement de toutes les colonies israéliennes de Cisjordanie et de Jérusalem-Est, démolition du Mur ;

- suspendre l’accord d’association liant l’Union Européenne et Israël tant que ce dernier  bafouera les droits de l’homme et le droit international ;

- agir pour la tenue d’une conférence internationale sur le Proche-Orient - sous l’égide de l’ONU – pour :

-         la création, dans les frontières de 1967, et aux côtés de l’Etat d’Israël, d’un Etat palestinien viable et indépendant avec Jérusalem-Est pour capitale

-         le règlement de l’ensemble des questions en suspens.

Pour cette évènement il y aura :

des groupes musicaux : Rim'K du 113 ; Gaada Diwan de Béchar ; Haroun de la Scred Connexion, …

un village associatif avec des stands de nombreuses organisations

des interventions politiques.

Les intervenants sollicités sont :

-          Christian Picquet représentant le Collectif (ou Bernard Ravenel) sur les 40 ans d'occupation (et présentant ce qu'est le Collectif),

-          Hind Khoury sur la situation en Palestine,

-          Nahla Chahal sur la situation dans la région et au Liban,

-          Jean-Claude Lefort sur les positions politiques du nouveau président

-          Elias Sanbar sur Jérusalem

Les interventions des groupes musicaux seraient intercalées entre deux interventions politiques (durée des interventions politiques environ 15-20 mn)

Organisations signataires du Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens :

Alliance for Freedom and Dignity France (AFD France), les Alternatifs, Americans Against the War (AAW), Association France Palestine Solidarité (AFPS), Association de Jumelages Palestine France (AJPF), Association Pour Jérusalem, Association des Tunisiens de France (ATF), Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF), Campagne Civile Internationale de Protection du Peuple Palestinien (CCIPPP), Collectif de Citoyens Libanais et d’amis du Liban, Collectif Faty Koumba, Comité Paix Palestine Israël (CPPI St-Denis), Coordination des groupes de femmes Egalité, CVPR-PO, Fédération Syndicale Unitaire (FSU), Femmes en Noir, Droit et Solidarité, Génération Palestine, La Courneuve-Palestine, Ligue des Droits de l’Homme (LDH), Mouvement de la Paix, MRAP, Participation et Spiritualité Musulmanes (PSM), Parti Communiste Français (PCF), Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF), Solidarité Palestine 18ème, Union des Etudiants Palestiniens (GUPS), Union Juive Française pour la Paix (UJFP), les Verts

Pour information :

INITIATIVE DE JERUSALEM

Pour une paix juste fondée sur deux Etats : Israël et la Palestine

Invitation à une rencontre internationale

Aux partis communistes, démocratiques, progressistes, aux organisations de paix, aux parlementaires, syndicats, organisations de femmes, aux représentants de l’opinion publique, et mouvements de jeunes

Dans un appel commun rédigé le mois dernier, nos deux partis – le Parti du peuple palestinien (PPP) et le Parti communiste israélien (PCI) ont appelé à marquer le 40ème anniversaire de l’occupation des territoires palestiniens, qui a commencé en juin 1967, et le 60ème anniversaire de la résolution de l’Assemblée générale de l’ONU concernant l’établissement de deux Etats dans une Palestine sous mandat, en novembre 1947. Nous avons appelé à ce que ces deux événements soient mis en valeur par le biais d’un grand nombre d’initiatives internationales, pour exercer une pression afin de mettre un terme à l’occupation israélienne et avancer vers l’instauration d’une paix juste et durable entre deux Etats : Israël et la Palestine.

Nous appelons les peuples, les partis et les organisations épris de paix dans le monde à déclarer la semaine du 2 au 10 juin la « semaine internationale de lutte pour mettre une terme à l’occupation et à établir une paix durable entre Israël et la Palestine

Au cours de cette semaine des activités se tiendront en solidarité avec le peuple palestinien et le mouvement de paix israélien dans leur lutte contre l’occupation israélienne et ses crimes, en vue d’instaurer une paix durable.

Dans ce cadre, nos deux partis sont à l’initiative d’une rencontre internationale à Jérusalem. Les responsables palestiniens, des groupes et organisations palestiniennes et israéliennes y participeront. Cette rencontre aura lieu du 2 au 4 juin. Elle aura pour thème : l’initiative de Jérusalem pour une paix fondée sur deux Etats – Israël et la Palestine

Pour participer et s’inscrire :

Hanna Amireh (PPP)  shaab@palpeople.org   Tel : 00-972-50-5218929

Tamar Gozansky  (PCI)   info@maki.org.il     Tel: 00-972-50-5200791

Les hébergements à Jérusalem Est coûtent, pour une nuit, petit-déjeuner compris de 40 à 260 euros, selon vos demandes.



LA PAROLE AUX ACTEURS

Une délégation de Nanterre s’est rendue en Palestine et en Israël, du 4 au 11 avril dernier.

Les objectifs de la mission étaient de :

-          mettre en place un projet d’échanges de jeunes entre le Centre Social des Canibouts et le centre de prévention Gao (Nanterre), et le Centre social de Dehaisheh (Bethlehem),

-          rencontrer des autorités locales de la banlieue de Jérusalem, en vue de la construction de partenariats et de nouvelles passerelles de dialogue et coopération. Cet objectif s’inscrit dans le cadre de l’animation du groupe de travail ‘Villes de périphérie’ au sein de « Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU) » et du réseau mondial « FALP - Forum des Autorités Locales de Périphérie - pour des métropoles solidaires».

Gérard Perreau-Bezouille, maire-adjoint, conduisait la délégation. Il nous livre ses impressions, après les nombreuses rencontres qu’il a pu avoir, notamment à Bethléem et dans la périphérie de Jérusalem.

Quel sentiment domine après votre visite et les entretiens que vous avez eus avec une grande diversité d’interlocuteurs ?

GPB : Le sentiment général, à partir des échanges avec les maires, est que la situation actuelle en Palestine est grave et se dégrade très rapidement. La Palestine traverse une crise politique et humanitaire à la fois.

Les maires font face à de véritables urgences sur le terrain, du point de vue social, humanitaire, politique et sécuritaire. Leur souci est celui de la survie au quotidien.

A la demande « quel avenir ? », ils se sont montrés parfois résignés, impuissants, parfois en attente, parfois dans une attitude plus réactive et en colère. Ils ont tous souligné que la responsabilité qui leur a été confiée les amène à gérer, au plus pressé, à très court terme, sans aucune vision à long terme. Ils essayent d’apporter des réponses concrètes tout en attendant qu’une solution politique intervienne pour calmer les tensions internes et ouvrir la voie à de nouvelles négociations avec Israël permettant peut être un autre avenir.

En attendant, l’occupation israélienne se poursuit. La stratégie de colonisation et de construction du mur ou d’autres clôtures de différents types, ainsi que la séparation des voies de circulations entre israéliens et palestiniens, correspond à une réelle incitation, envers les populations palestiniennes, à partir lentement.

Les colonies continuent de s’agrandir. La confiscation et l’occupation de nouveaux terrains pour implanter les colons israéliens se fait lentement mais facilement, les palestiniens ayant des difficultés à prouver qu’ils sont propriétaires des terres. Cette occupation se fait généralement d’abord par l’armée, ensuite par la construction.

Quant au contexte politique palestinien, l’image négative véhiculée par les médias dans le monde, ne traduit pas la perception de la population vis à vis du Hamas et de la volonté de ce parti de la soutenir par un travail de proximité.

« C’est la grande envie de changement qui a fait gagner le parti Hamas, mais dans l’ensemble des votants de ce parti, seulement 30 % sont religieux, alors que 70 % est laïc. Les dernières élections ont témoigné de pratiques démocratiques : sous les yeux des organisations internationales, le choix que les Palestiniens ont fait de leurs représentants doit être donc respecté », nous dit le Maire de Bethlehem, Victor Batarsa. La décision de l’Union européenne de suspendre les aides est reçue comme une punition collective des Palestiniens qui se sont pourtant exprimés démocratiquement. 

« Les Israéliens font la loi, ils agissent en toute liberté. Un des plus grands problèmes est celui des frontières. Israël est le seul pays qui n’a pas de frontières. L’autorité palestinienne n’a aucune autorité, que ce soit a niveau des ressources, du territoire ou des frontières. L’autorité palestinienne est une grande illusion ! », témoigne Ahmad Rabi, assistant du directeur de l’APLA – Association des collectivités locales  palestiniennes.

Comment le mur est-il vécu ?

GPB : Le mur construit actuellement dans les territoires palestiniens est officiellement décrit par le gouvernement israélien comme une mesure de sécurité contre le terrorisme (protection des colons), en réalité c’est surtout un mur politique et économique destiné à annexer 10% des terres palestiniennes situées entre la Ligne Verte et les zones où vivent environ 76% des colons israéliens.

Malgré quelques décisions de la Cour Suprême de Justice israélienne sur le tracé du mur, et surtout malgré l’avis rendu par la Cour Internationale de Justice de La Haye qui condamne clairement cette construction, l'itinéraire de la barrière s’étale bien au-delà de la Ligne Verte, permettant non seulement l'expansion des colonies mais aussi l’annexion de fait et le morcellement des territoires palestiniens.

A Jérusalem, il modifie l’urbanité de la ville pour les intérêts de l’Etat d’Israël.

Si on porte un regard d’ensemble sur Jérusalem et sa périphérie, ce regard se heurte inévitablement, de toute part, sur un mur haut d’une dizaine de mètres, qui pour inclure les nouvelles colonies israéliennes et leurs zones de développement dans la partie israélienne, entoure presque complètement toute la partie orientale.

La barrière prend ainsi une dimension forte dans l'urbain de Jérusalem, elle suit dans son parcours une logique de division, de ségrégation, de marginalisation. Barrière physique à la mobilité et à l’accès à la ville, barrière administrative qui détermine l’accès et l’usage de la ville selon l’appartenance à des catégories bien précises (nationalité, résidence, travail) elle traduit dans le ‘construit’ une stratégie politique visant à la réalisation  d’une seule métropole israélienne (face à la potentialité d'une métropole des trois religions).

Les conséquences du mur pour la population palestinienne sont très graves : augmentation du chômage, vague d’immigration interne, fermetures d’activités, augmentation de la densité d’habitants, les villes étant dans l’impossibilité de grandir naturellement. Les problèmes auxquels les responsables locaux doivent faire face sont donc énormes, notamment dans les domaines de la fourniture des services de base : électricité, eau, déchets, instruction.

A Bethléem, ville bientôt ‘emprisonnée’, le maire Victor Batarsa nous explique que 30 % des terres agricoles palestiniennes ont été confisquées avec la construction du mur qui l’encercle presque complètement. Cet enclavement a de graves conséquences dans la vie quotidienne des habitants, dans leurs déplacements, dans l’accès à des services de proximité et aux soins (pour accéder aux hôpitaux et centres de santé, les habitants des enclaves doivent effectuer de longs détours et franchir des barrières sous contrôle israélien). 

C’est le cas aussi à Eizariha, ville de la banlieue Est de Jérusalem, où le maire Issam Faroun nous parle du projet de la municipalité de construire un hôpital avec des fonds étrangers, car les habitants ne peuvent plus accéder à celui de Jérusalem sinon avec de grandes difficultés.

Le nombre de check points augmente (plus de 500 actuellement). Ils deviennent de plus en plus de véritables points de passages obligatoires qui découpent la Palestine en morceaux, du Nord au Sud, la privant ainsi de continuité territoriale. L’objectif est d’habituer les palestiniens à se cantonner et à se déplacer uniquement dans une zone précise et éviter la libre circulation d’une partie à une autre, même dans une zone à population palestinienne ! C’est le cas par exemple à Al Ram, banlieue nord de Jérusalem, séparée de Ramallah au Nord et de Jérusalem au Sud.

Pour les Palestiniens, les déplacements entre les différentes régions de Cisjordanie font l’objet d’autorisations préalables, soumises aux autorités israéliennes. Parfois l’accès même au lieu de travail est rendu difficile voir impossible par des heures d’attente ; règles et normes changent tout le temps.

La situation économique doit s’en ressentir ?

GPB : Elle se dégrade de plus en plus. Depuis un an, après les dernières élections, 80 000 employés du gouvernement palestinien ne sont pas payés, le gouvernement israélien ayant suspendu la rétrocession des taxes perçues pour le compte de l’Autorité palestinienne et l’Union européenne ayant bloqué toute assistance financière. Les collectivités locales ne disposent plus de ressources suffisantes pour assurer l’ensemble des services à la population. D’un coté pas de ressources provenant des impôts locaux et de l’autre l’obligation de payer les services de base fournis par les compagnies israéliennes (électricité, eau,…)

Un flux migratoire des villages les plus pauvres amène dans les villes une nouvelle population qui est en demande de services et d’équipements mais qui ne peut pas contribuer à leur financement. A Al Ram de nombreuses organisations internationales qui y tenaient leurs sièges, sont parties suite aux difficultés de déplacement causées par le mur de séparation.

Dans ce contexte, il reste l’aide de bailleurs de fonds internationaux ou le recours aux emprunts de banques locales avec des intérêts très hauts.

Le tourisme (Lieux Saints), qui était une des principales sources de richesse, est pratiquement réduite a néant, c’est le cas de Bethléem, Beit Sahour, Eizariha par exemple qui, presque complètement encerclées par le mur, ont vu leur activité touristique baisser à 15-20 % du normal (il n’y a plus qu’un tourisme de passage).

Notre rencontre avec le Maire de Al Ram, Sirhan Al-Salaimeh, et notre visite dans la ville nous ont  permis de constater comment l’activité commerciale est pénalisée par le mur et par la conséquente difficulté des déplacements des personnes et des marchandises. Cette ville était pourtant le poumon commercial de Ramallah, lieu de transit entre le nord et le sud de la Cisjordanie.

Le taux de chômage est très fort (65 - 70  %) car le marché du travail est très dépendant de Jérusalem. Ne trouvant pas de travail, les jeunes qui ont des niveaux de qualification assez hauts et qui en ont les moyens, migrent à l’étranger en particulier vers les USA. C’est ce que nous explique Raji Arekat, adjoint au maire de Abu Dis, siège d’une des plus importantes universités palestiniennes. Au cours de notre entretien il nous fait part de son intérêt à établir des partenariats avec l’Université de Nanterre ou d’autres Universités françaises (bourses pour jeunes universitaires).

Le Ministère des Collectivités Locales palestiniennes a pris l’initiative de rassembler les villes autour de Jérusalem dans des « Conseils des Services Communs pour la Planification et le Développement » – Joint Service Council For Planning and Development.

Regroupant au total 28 villes et villages autour de Jérusalem ces conseils sont au nombre de 5. Ils sont présidés par un maire. La ville de Eizariha, que nous avons visité, fait partie du JSC de Jérusalem Sud (150 000 habitants) et son maire en est le Président.

Ces structures ont des compétences en matière de planification, de réalisation d’infrastructures (voirie, réseau d’eau, hôpitaux-centres de santé, écoles) et de réhabilitation, ainsi que de formation des ressources humaines. Elles essaient de fournir les services de base à l’ensemble des villes et villages groupés ; elles reçoivent des capitaux, fonds, donations provenant de l’étranger, seule source de financement pour de nouveaux projets. Pour les maires la réalisation de nouveaux projets et la construction de nouveaux bâtiments sont une façon de protéger le territoire de l’occupation israélienne.

Tous les maires rencontrés nous ont manifesté un accueil chaleureux et nous ont fait part de l’importance de garder les relations et les échanges avec leurs institutions, ainsi que de développer des projets au bénéfice de leurs populations. Ils accordent une grande importance  au rôle de la France, à la coopération avec les villes françaises et à l’amitié franco palestinienne (visites de délégations françaises, jumelages, fonds de solidarité, Réseau de Coopération Décentralisée pour la Palestine...).

L’action du RCDP le confirme, notamment dans la mise en place d’un Fonds de solidarité (200 000 € collectés à ce jour ; la ville de Nanterre y participe) destiné aux villes et villages en extrême besoin et à ceux qui sont le plus isolés. En moyenne 5/6 villages par district, au total environ 60 villes/villages, ont pu être aidés par le biais de cette initiative.

Dans un contexte tel que nous l’avons vu, le besoin des villes palestiniennes d’être soutenues politiquement et financièrement par des projets de coopération est incontestable, et ceci dans tous les domaines. Ces contacts peuvent aussi aider la population à sortir de l’isolement dans lequel elle se trouve. La coopération décentralisée garde un potentiel et reste un ‘levier’ politique et ‘financier’ sur le terrain.

Que retenez-vous des discussions avec des progressistes et pacifistes israéliens ?

GPB : Nous avons rencontré Amnon Kapeliouk, journaliste, Adam Keller, militant de premier plan au sein de Gush Shalom (le bloc de la paix) et Michel Warshawski, universitaire et pacifiste. Ces acteurs de la paix et du dialogue, engagés dans le débat sur la question palestinienne et sur le conflit israélo-arabe, nous ont fait part d’un contexte global d’immobilité en ce moment en Israël.

« Le sentiment général du peuple israélien est celui d’un fatalisme cynique. Il y a un éclatement des préoccupations, chacun est pris par ses problèmes internes (corruption, pourriture, mafia …), le pays ne va nulle part. Le gouvernement américain ne veut pas faire pression sur le gouvernement israélien », témoigne Adam Keller.

Pas de changements possibles à court terme, tant qu’il y aura l’actuel premier ministre Olmert. Une enquête pour des affaires personnelles de corruption étant actuellement en cours, beaucoup dépendra des futurs événements politiques à son issue.

Un groupement d’urbanistes, architectes, sociologues, juristes, appelé BIMKOM (planificateurs pour des droits de planifier), dont le siège est à Jérusalem, défie la politique du gouvernement sur les territoires,  sur l’expansion des colonies, sur la route de la barrière de sécurité. Cette organisation professionnelle, crée en 1999, a comme objectif de renforcer la liaison entre droits humains et civiques et planification spatiale, de promouvoir des modèles ‘alternatifs’ de planification qui tiennent compte des besoins des différentes communautés et minorités, notamment celles affectés par des disparités sociales et économiques. BIMKOM travaille aux changements de pratiques, pour une meilleure information et participation des habitants dans les processus de planification, pour le droit de tous à planifier la ville.

(La totalité du compte rendu de la délégation

est disponible sur demande auprès du Cidefe)



ZOOM

Actualité Nationale

Conférence-Débat

Les initiatives de Paix au Proche-Orient

sur le thème : Les Maires de l’Ile-de-France s’engagent au Proche-Orient : enjeux et perspectives"

L’Association des Maires de l’Ile-de-France et Cités Unies France organisent vendredi 1er juin 2007 une conférence sur les initiatives internationales de paix au Proche-Orient soutenues par les collectivités territoriales.

L’action des pouvoirs locaux s’impose avec force sur la scène internationale, comme en témoigne l’émergence du concept de diplomatie des villes.

Pourquoi une telle initiative ? Les Maires se sentent concernés par la situation en Israël et dans les Territoires palestiniens et investis d’une responsabilité particulière. Ainsi, de plus en plus de collectivités françaises développent des relations de coopération avec des municipalités proche-orientales. Par cette démarche conjointe, l’Association des Maires de l’Ile-de-France et Cités Unies France souhaitent accompagner ce mouvement, en informant et en encourageant les Maires à s’engager au Proche-Orient.

Nous sommes heureux de vous inviter à cette conférence, qui nous permettra de débattre ensemble sur le sens de cet engagement. Pour cela, nous avons le grand honneur d’accueillir le Maire de Gaza, Dr. Maged Awni Abu-Ramadan, Président de l’Association des Autorités locales palestiniennes, et le Maire de Karmiel, Monsieur Adi Eldar, Président de l’Union des Autorités locales en Israël.

Seront également présents Son Excellence l’Ambassadeur d’Israël en France, Monsieur Daniel Shek et la Déléguée générale de la Palestine en France, Madame Hind Khoury.

Nous espérons vivement votre participation à cette manifestation exceptionnelle. Votre contribution au débat nous aidera en effet à mieux comprendre les enjeux et les perspectives des coopérations au Proche-Orient.

09h30-10h00 : ACCUEIL DES PARTICIPANTS

10h00-11h15 : SEANCE D’OUVERTURE

Interventions de :
  M. Claude Pernès
Maire de Rosny-sous-Bois, Conseiller régional, Président de l’Association des Maires de l’Ile-de-France (AMIF)
  M. Charles Josselin
Sénateur des Côtes-d’Armor, ancien Ministre, Président de Cités Unies France (CUF)
  M. Jean Félix-Paganon
Directeur, Direction d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, Ministère des Affaires étrangères
  Mme Hind Khoury
Déléguée générale de la Palestine en France
  S.E.M. Daniel Shek
Ambassadeur d’Israël en France

11h15-12h15 : TABLE RONDE N°1

  La situation au Proche-Orient et le rôle des médias

Modérateur : M. Romain Da Costa, Directeur de la Communication, Ville de Rosny-sous-Bois

Avec la participation de :
  M. François-Bernard Huyghe
Médiologue, Chercheur associé à l’Institut de Relations inter tionales et stratégiques (IRIS)
  M. Didier François
Grand Reporter au Service Etranger, Europe 1
  Mme Nathalie Delcamp
Responsable de Projets, site « irenees.net » (Fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès de l’Homme), site web de ressources pour la paix

12h15-13h00 : Intervention de M. Pascal Boniface, Directeur de l’IRIS, en conclusion de la matinée

13h00-14h30 : DEJEUNER COMMUN OFFERT PAR AVENANCE

14h30-16h00 : TABLE RONDE N°2

  La coopération décentralisée, un outil pour le dialogue et la paix au Proche-Orient ?

Modérateur : M. Bertrand Gallet, Directeur général de CUF Avec la participation de :
  M. Pierre Pougnaud
Conseiller technique, Ministère des Affaires étrangères
  M. Adi Eldar
Maire de Karmiel, Président de l’Union des Autorités locales en Israël (ULAI)
  Dr. Maged Awni Abu-Ramadan
Maire de Gaza, Président de l’Association des Autorités locales palestiniennes (APLA)

16h15-17h45 : TEMOIGNAGES DE COLLECTIVITES FRANCAISES ENGAGEES AU PROCHE ORIENT

  M. Gilles Catoire
Maire de Clichy-la-Garenne, Conseiller général des Hauts-de-Seine, Secrétaire général de l’AMIF
  M. Hervé Bramy
Président du Conseil général de Seine-Saint-Denis
  M. Jean-Jacques Joucla
Maire-Adjoint délégué aux Relations internationales et à la Territorialisation, Ville de Montreuil
  M. André Santini
Ancien Ministre, Député-Maire d’lssy-les-Moulineaux, Vice-Président de l’AMIF (sous réserve)

Echanges avec la salle et synthèse par M. Bertrand Directeur général de CUF

17h45-18h00 : CONCLUSION PAR M. Claude Pernès, Président de l’AMIF

Vendredi 1er juin

9h30-18h

centre nautique et sportif Claude Bernard - Rosny sous bois

confirmation urgente à l'Amif

tél. 01 44 59 50 00

fax 01 44 59 50 09

cpernes@amif.asso.fr

FORUM INTERNATIONAL SUR LES PERSPECTIVES EN AFRIQUE

Comme chaque année, le Forum International sur les Perspectives en Afrique, conjointement organisé par la Banque Afrique de Développement et par le Centre de Développement de l'OCDE, sera l’occasion pour les professionnels intéressés par le développement de l’Afrique de se rencontrer. D’éminentes personnalités d’Afrique et des pays de l’OCDE y sont invitées pour débattre de leurs opinions et de leurs propositions sur l’avenir du Continent avec les représentants de gouvernements, du secteur privé, de la société civile, des médias et du monde de la recherche.

Accès à l'eau potable et à l'assainissement :
l'Afrique peut-elle atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement ?

Paris, Mardi 5 juin 2007
9.30 - 17.30

Centre de conférences Pierre Mendès France - Ministère de l'Economie, des finances et de l'industrie
139 rue de Bercy - 75012

INTERVENANTS

John Agyekum Kufuor, Président en exercice de l’Union Africaine, président du Ghana*
Thomas Boni Yayi, Président, République du Bénin*

Kordje Bedoumra, Directeur, Service de l’eau et de l’assainissement, Banque africaine de développement
Michel Camdessus, Président, Comité mondial sur le financement des infrastructures de l’eau
Idrissa Doucoure, Directeur de la région Afrique de l’Ouest, WaterAid
Uschi Eid, Vice-président, Conseil consultatif sur l’eau et l’assainissement auprès du Secrétaire général de l'ONU
Loïc Fauchon, Président, Conseil mondial de l’eau
Angel Gurria, Secrétaire général, OCDE
Lindiwe Benedicta Hendricks, Ministre chargé des Affaires hydrauliques et forestières, Afrique du Sud
Louis Kasekende, Économiste en chef, Banque africaine de développement
Louka T. Katseli, Directrice, Centre de développement de l'OCDE
Louis Keumayou, Président, Association de la presse panafricaine (APPA)
Caroline Lambert, Correspondante de The Economist en Afrique Australe
Stefano Manservisi, Directeur général, Direction générale pour le développement, Commission européenne
Felix Mutati, Ministre du Commerce et de l'industrie*
Kenneth Ruffing, Coordinateur, Perspectives économiques en Afrique
Adama Sall, Ministre de l'Hydraulique, Sénégal
Jean-Michel Severino, Directeur général, Agence française de développement

Si vous souhaitez participer au Forum international sur les perspectives en Afrique, merci de vous inscrire**, en ligne (vivement recommandé), avant le 31 mai 2007 sur le site : www.oecd.org

Vous pouvez également vous inscrire par email. Prière de contacter dev.africa@oecd.org pour plus de précisions.

L’accès au Ministère ne sera possible que sur présentation d’un document d’identité avec photo.

**Nombre de places limitées

RESEAU EUROPEEN POUR LES SERVICES PUBLICS

Les organisations françaises parties prenantes dans le processus du Réseau Européen pour les Services Publics (associations ATTAC France, AITEC, CONVERGENCE pour les SERVICES PUBLICS et les organisations syndicales FSU, CGT et SOLIDAIRES, etc..) vous convient à leur prochaine réunion.

vendredi 15 juin à Paris

à "la bourse du travail", salle Louise MICHEL

3 rue du Château d'Eau

métro république

Ordre du jour : Préparation du Forum européen Services Publics

Ce forum se tiendra dans la semaine du 3 au 7 décembre 2007 à Bruxelles

Merci de confirmer votre présence ici : athens-sp-anim@ras.eu.org

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Actualité européenne

"OBLIGATION DE SERVICE PUBLIC DANS LES TRANSPORTS":

LIBERTÉ DE CHOIX DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES PRÉSERVÉE

Après sept années de négociations, le Parlement européen a adopté à la majorité absolue le nouveau règlement "Obligation de service public dans les transports" le 10 mai dernier. Ce texte est une avancée réelle pour les collectivités territoriales puisqu'il prend en compte le principe de libre-administration en reconnaissant le libre recours à une régie (ou à un opérateur interne), et l’attribution directe de petits contrats. Ce texte entrera en vigueur deux ans après sa publication. Il devra être respecté lors de l'attribution des contrats de service public de transport par la route.

L’article 5 § 2 de ce texte reconnaît la liberté de choix des collectivités territoriales de fournir elles-mêmes ces services publics de transports, donc la possibilité de recourir à une régie sans devoir la mettre en concurrence. Il s'agit d'une réelle avancée par rapport au projet initial de 2000. La possibilité d’attribuer le contrat à une "entité juridiquement distincte sur laquelle l’autorité locale compétente, ou, dans le cas d’un groupement d’autorités, au moins une autorité locale compétente, exerce un contrôle analogue à celui qu’elle exerce sur ses propres services" est reconnue. Il s’agit de l’opérateur interne, qui ne doit pas exercer son activité en-dehors du territoire de la collectivité (principe du cantonnement géographique) sinon il devra être soumis à concurrence.

Source : AFCCRE

***

La directive Services à l'heure de la transposition

La France vient d’entamer la phase de transposition de la directive sur les services dans le marché intérieur. Elle a trois ans pour le faire. Le minimum requis compte tenu de la complexité et de l'ampleur de la directive.

Développements récents et prochaines étapes:

13 janvier 2004: la Commission européenne publie son projet de directive sur le marché intérieur

16 février 2006: le Parlement européen adopte le rapport d’Evelyne Gebhardt (PSE, All), fruit d’un compromis entre groupes PSE et PPE   

24 juillet 2006: le Conseil adopte sa position commune à la quasi-unanimité. Seules la Belgique et la Lituanie se sont abstenues

15 novembre 2006: adoption de la directive en deuxième lecture 

11 décembre 2006: adoption en deuxième lecture de la directive par le Conseil de l’Union européenne. Seules la Belgique et la Lituanie se sont abstenues.

27 décembre 2006: publication au Journal Officiel

28 décembre 2009: fin de la période de transposition.

Contexte & Enjeux:

La phase de transposition a démarré en janvier 2007. Aux vues de l’ampleur des travaux,  la France, avec d’autres Etats membres, a milité pour un rallongement du délai habituel de transposition. Celui-ci est passé de deux à trois ans. Dès le lendemain de sa publication au Journal officiel, la France a mis en place un dispositif spécifique. Le premier ministre a confié le pilotage des travaux de transposition au ministère de l’économie, des finances et de l’industrie. Au titre de l’article 14 de la directive, les dispositions nationales relatives à l’établissement d’une entreprise étrangère en France les plus restrictives doivent disparaître. Au titre de l’article 15 une évaluation doit être faite par les Etats qui devront ensuite la transmettre aux autres Etats membres selon la méthode du « screening ». Cinq réunions interministérielles ont déjà eu lieu. La France en est à la phase de recensement des régimes d’autorisation, avant de vérifier leur compatibilité avec les exigences de la directive.

Le ministère de l’économie opère de concert avec le groupe d’experts mis en place par la Commission européenne sur la directive, afin de permettre « l’échange de bonnes pratiques ». La Commission apporte en effet une aide aux Etats membres pour une mise en œuvre efficace de la directive Services. Les "analyses et orientations" données par la Commission européenne ne donneront pas d'interprétation juridiquement contraignante et n'amenderont en aucun cas les dispositions de la directive Services. Elle examinera également la nécessité d'une harmonisation accrue dans le domaine des services.

Source : EurActiv.fr

Forum européen du tourisme social

Le Bureau international du tourisme social (BITS) convie tous les acteurs du Tourisme social, durable et solidaire à débattre des enjeux et moyens d’une politique des vacances pour tous en Europe à l’occasion du Forum européen du tourisme social qu’il organise du 3 au 6 octobre 2007 à Riva del Garda (Trentino - Italie). Au programme : le Forum avec des séances plénières, des tables rondes et des débats, des réunions des organisations italiennes, un workshop et une rencontre du réseau des autorités locales et régionales du tourisme social et solidaire.

www.bits-int.org

Actualité Internationale

1 MILLION DE SIGNATURES POUR LE DARFOUR

EUROPETITION D'URGENCE aux chefs de gouvernements et aux institutions de l’Union européenne pour l’envoi immédiat d’une force de protection internationale au Darfour.

Initiative coordonnée par le Collectif Urgence Darfour (www.urgencedarfour.com)

Texte :

A Mesdames et Messieurs les chefs de gouvernement des États membres de l’Union européenne,

A Monsieur José Manuel Barroso, Président de la Commission européenne,

A Monsieur Javier Solana, Haut représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère et de sécurité commune

Nous, citoyens français et européens, ne pouvons rester plus longtemps indifférents et passifs face à la véritable guerre contre les civils qui se déroule actuellement au Darfour, dans l’ouest du Soudan.

L’armée soudanaise et les milices janjawids ont massacré par villages entiers, principalement en raison de leur identité « africaine noire », leurs concitoyens fours, massalits, zaghawas… qui constituent la majorité des six millions d’habitants du Darfour.

Certains parlent du premier génocide du XXIe siècle.

Déjà 400 000 hommes, femmes et enfants innocents sont morts. Des dizaines de milliers de personnes ont été violées, torturées et terrorisées. Plus de deux millions et demi d’autres ont été chassées de chez elles. Chaque heure, chaque jour, le nombre de victimes augmente !

L ’ONU a qualifié les exactions commises contre les populations de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, et a saisi la Cour pénale internationale.

L’action humanitaire est intentionnellement entravée par le gouvernement soudanais: des ONG ont ainsi été obligées de suspendre leurs programmes et de quitter la zone, quand elles n’ont pas été tout simplement expulsées.

Aujourd’hui selon les observateurs des Nations unies, plus de deux millions et demi de réfugiés ou personnes déplacées n’ont pas ou plus accès à l’aide internationale et sont désormais exposés à la mort par malnutrition et maladie.

Cette situation insupportable qui perdure au Darfour déstabilise encore plus cette région déjà fragilisée et aggrave d’autres désastres humanitaires au Tchad et en République centrafricaine.

En quatre ans, dix résolutions ont été votées par les Nations unies sans aucun résultat concret sur le gouvernement de Khartoum.

En décembre dernier, au moment de quitter ses fonctions, Kofi Annan reconnaissait que le Darfour était le plus grave échec de l’ONU de ces dernières années.

Chaque minute coûte la vie à davantage d’innocents.

Mesdames, Messieurs, comme l’a demandé le Parlement européen dans sa résolution du 15 février 2007 votée à l’unanimité, vous devez agir maintenant !

En droite ligne avec la résolution 1706 du Conseil de sécurité de l’ONU, les Etats européens doivent envoyer immédiatement une force d’interposition ayant pour mandat de :

-          protéger effectivement les populations d’un massacre généralisé

-          mettre en place des corridors humanitaires sécurisés permettant aux organisations humanitaires d’accéder à l’ensemble des populations nécessitant une aide vitale ;

-          déférer devant la Cour pénale internationale tous les individus inculpés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.

D’autre part, il faut :

-          établir une zone d’exclusion aérienne sur tout le Darfour ;

-          appliquer des sanctions ciblées, conformément à la dernière résolution du Parlement européen ;

-          favoriser les conditions d’un véritable accord de paix entre toutes les parties, permettant aux populations déplacées ou réfugiées de retourner sur leurs terres en toute sécurité.

Il est du devoir de l’Europe d’intervenir aujourd’hui et d’exercer sa responsabilité de protéger.

SIGNER :

www.europetition-darfour.org

Nicaragua : résistance ou soumission au Fonds monétaire international ? par Cécile Lamarque - 17 mai 2007

Après avoir renversé la dictature de Somoza en juillet 1979 [1], les sandinistes ont tenté, durant les années 1980, de mener un projet d’inclusion sociale des secteurs populaires (réforme agraire, gratuité des services de santé et d’éducation...) mais dès les années 1990, les gouvernements successifs vont mettre en place des réformes économiques à partir d’un modèle néolibéral destructeur et excluant. La transition politique commence : laissant derrière lui onze ans de gouvernement sandiniste qui avait mis en place certaines réformes sociales, le modèle actuel promeut une politique économique néolibérale (licenciements massifs dans la fonction publique, privatisation de la santé, réduction des salaires, augmentation des impôts indirects). Après seize ans de soumission totale aux désastreuses recettes économiques du « Consensus de Washington », la situation socio-économique s’est profondément dégradée pour l’immense majorité de la population et le Nicaragua est aujourd’hui parmi les pays les plus pauvres d’Amérique latine, après Haïti, la Bolivie et le Honduras. 79,9% de la population vit avec moins de deux dollars par jour, 45,1 % avec moins de un dollar (PNUD, IDH, 2006). (…)

Réseau d'information et de solidarité avec l'Amérique latine www.risal.collectifs.net/article.php3?id_article=2221


BLOC NOTES

Publications – films - expos ...

A Lire dans Le Monde Diplomatique du mois de Juin

Dossier spécial :

IL Y A QUARANTE ANS,
LA GUERRE DES SIX JOURS 


Quand l’armée israélienne déclenche, à l’aube du 5 juin, son attaque contre l’Egypte, personne ne peut imaginer que, quarante ans plus tard, elle continuera d’occuper des territoires arabes conquis lors de cette offensive et que de violents combats l’opposeront à des milices à Gaza. Personne non plus n’imagine que la région sera bouleversée par cette guerre pourtant si courte. Les Etats-Unis, Israël et les monarchies arabes s’étaient réjouis de la défaite de Gamal Abdel Nasser et du nationalisme arabe : en fait, celle-ci accélérera l’émergence de l’islamisme politique et l’affirmation de la résistance palestinienne. L’incapacité des Nations unies à imposer l’application des innombrables résolutions sur l’établissement d’une paix juste dans la région contribuera au discrédit des puissances occidentales. Enfin, la situation de « ni guerre ni paix » concourra à la longévité exceptionnelle de pouvoirs autoritaires arabes, souvent avec la bénédiction des Etats-Unis.

Pourtant, grand vainqueur de cette troisième confrontation avec ses voisins arabes, après celle de 1948-1949 et celle de Suez de 1956, Israël, en maintenant sous occupation une population palestinienne rétive, en considérant que seul l’usage de la force résout les problèmes, s’enfoncera dans une crise politique et morale profonde. Le conflit de 1967, qui fut aussi le résultat de mauvais calculs et d’erreurs humaines, confirme cette vérité : la guerre est rarement l’antichambre de la paix.

-          Erreurs tactiques, choc de stratégies,
par
Henry Laurens.

-          Même de Gaulle était isolé...,
par
Dominique Vidal et Alexis Berg.

-          Une génération arabe traumatisée par la défaite,
par
Bassma Kodmani.

-         Comment l’occupation a transformé Israël,
par
Meron Rapoport.

En kiosque : 4€50

LE GUIDE DE L’ECONOMIE EQUITABLE

-          Commerce équitable - Nord-Sud / Nord-Nord

-          Coopératives / Mutuelles / Associations

-          Economie sociale et solidaire

-          Grande distribution

-          Altermondialisation

Réalisé sous la coordination de Sylvie Mayer et de Jean Pierre Caldier, le guide reprend les réflexions et propositions de intervenants du séminaire sur le Commerce équitable, complétées d'études, de tableaux, de chiffres et d'un annuaire des principaux acteurs du commerce équitable et de l'économie sociale et solidaire.

Faits, chiffres, analyses et arguments pour réfléchir... et pour agir !

Avec un annuaire inédit des acteurs du commerce équitable et de l’économie sociale et solidaire. Leur adresse, téléphone, courriel, site internet

Souscrire... ... soutenir un projet solidaire avant le 20 juin 2007

Prix souscription :

10 + 3 d’expédition = 13

Prix public : 18 à partir du 20 juin 2007

www.gabrielperi.fr/solidaire   -  solidaire@gabrielperi.fr

Avec la participation de Daniel Arnaudin, Patrice Bouillon, Jean-Pierre Caldier, Thomas Coutrot, Vincent David, Maurice Décaillot, Sylvie Mayer, Arturo Palma Torres, Anne Françoise Taisne, Jean Paul Vanhoove.

LE SIECLE DE LA CHINE,

Essai sur la nouvelle puissance chinoise

Pascal LOROT

La Chine fascine, la Chine inquiète, la Chine dérange. Magnétisant le reste de la planète, elle s’affirme comme le nouveau pôle de l’économie-monde. Croissance économique irrésistible, capitalisme d’État, montée en puissance militaire, activisme diplomatique, volonté de capter toutes les ressources disponibles: les conditions sont réunies pour en faire le nouvel Eldorado de ce début de siècle.

Puissante, la Chine est aussi plus fragile qu’elle le paraît. Schizophrénie politique, nationalisme sourcilleux, injustices sociales, problèmes démographiques, désastres écologiques, absence cruelle de démocratie : le prix qu’elle paye pour son développement la menace plus que d’hypothétiques ennemis.

La Chine représente-elle un danger pour la planète ou d’abord pour elle-même ? Pascal Lorot explore ici toutes les composantes de la réussite chinoise, de sa nouvelle puissance mais aussi de ses faiblesses. Avec une lucidité à la hauteur des enjeux.

264 pages - Editions Choiseul - 19 €

9 mai 2007

news@cidefe 9 mai 07

news@cidefe
La lettre de liaison du secteur international  du CIDEFE


9 mai 2007



Contact : lalezard@elunet.org

10 rue Parmentier

93189 Montreuil

Tel : 01 48 51 78 78

Edito

Notre lettre d’informations a peu l’habitude de commenter directement la vie politique française puisqu’elle a avant tout pour vocation de faire partager des informations, des pratiques et des réflexions sur les coopérations internationales menées par les autorités locales.

Une fois n’est pas coutume, l’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République ne saurait nous laisser indifférents. Elle pourrait même profondément modifier la politique étrangère de la France et, par la même, le rôle des collectivités locales et territoriales dans les relations internationales.

Sa conception atlantiste des relations internationales n’est plus un mystère. Sa campagne électorale s’est d’ailleurs directement inspirée du style américain. Ceci pourrait avoir des conséquences dangereuses pour l’évolution de la sécurité et entraîner un engagement de la France sur des terrains qu’elle avait refusé de fouler jusque-là.

Sur le plan européen, le programme du président élu ne laisse rien présager de bon. Qu’il s’agisse du projet de mini-traité qui ne serait pas soumis à l’aval des Français ou du désir renforcé de défense européenne coopérant étroitement avec l’OTAN, l’avenir du continent ne passera pas par le désarmement. D’autant qu’en développant une politique de division au plan national, en refusant de régulariser des citoyens qui vivent depuis longtemps en France, il risque d’entraîner des tensions qui ne favorisent jamais le dialogue et la paix.

Enfin, s’il s’appuie sur les projets mis en œuvre par le ministre des collectivités locales, Brice Hortefeux, il est sûr que les partenariats décidés par les élus seront de plus en plus pilotées par des motivations liées à des intérêts économiques et non plus à des projets de coopération et de développement mutuels.

Mais comme cette lettre le laisse constamment entendre, les élus, les autorités locales sont devenus des acteurs majeurs des relations internationales, tant par les sommes engagées dans les coopérations que par leur présence au sein d’instances et de mouvements internationaux. Elles sont et peuvent devenir plus encore des lieux de résistance, d’expérimentation de pratiques nouvelles de démocratie participative, de construction de politiques alternatives au libéralisme.

En lien avec les citoyens, elles peuvent faire en sorte que prévale une culture de la paix. Ce serait une résistance constructive à la logique de la force que s’apprête à mettre en œuvre le nouveau président dans tous les domaines, au profit des plus forts. Il y a urgence.

La rédaction

SOMMAIRE

Formations Cidefe :

-         Les collectivités locales ont besoin de l’Afrique

-         Souffrances dans les quartiers, course aux armements sur la planète : comment les élus locaux peuvent-ils favoriser le dialogue et le paix ?

Actualité :

-         Palestine : retour de la Conférence internationale sur la résistance populaire commune non-violente à Bil’in 18 – 20 avril 2007

Activités du Réseau international du Cidefe :

La parole aux acteurs

-         Association Mavouna – coopérations pour favoriser l’accès à l’eau aux Comores

Zoom

Bloc Notes


Formations CIDEFE

LES COLLECTIVITES FRANÇAISES ONT BESOIN DE L'AFRIQUE

En partenariat avec   

Mardi 15 mai 2007

de 09h00 à 17h00

CIDEFE - MONTREUIL

Une part essentielle de la coopération décentralisée française se fait avec des collectivités du continent africain, en particulier avec le Mali, dont est originaire un grand nombre de migrants. Ces partenariats se construisent souvent à partir des populations originaires de ces pays, ce qui contribue à construire des projets particulièrement adaptés aux besoins et réalités locales.

Pour autant, ces coopérations ne sont-elles pas encore trop souvent conçues comme une aide française à un partenaire pauvre et non comme un échange qui représente un apport mutuel ?

N'est-il pas temps de " revisiter " le contenu et les objectifs des projets entre collectivités françaises et africaines ? Finalement, les partenaires français n'ont-ils pas, eux aussi, besoin de l'Afrique ? Comment, également, faire en sorte que les cultures, les réalités sociales et économiques, les pratiques politiques respectives soient mieux prises en compte dans la construction de relations durables ?

Comment contribuer à bâtir des coopérations s'appuyant sur des projets riches de sens, cherchant à promouvoir le dialogue entre les populations, la connaissance mutuelle, une culture de la paix ?

La formation abordera les coopérations avec l'Afrique sous l'angle iconoclaste de ce que ces projets communs peuvent apporter aux collectivités françaises et à leurs habitants. La dimension des pratiques démocratiques locales du continent africain fera l'objet d'une réflexion.

Plusieurs exemples de coopération avec l'Afrique sub-saharienne mais aussi avec le Maghreb et l'Afrique australe seront présentés.

Intervenants

Gilles LEPROUST, maire-adjoint d'Allonnes (72)

Jean-Jacques JOUCLA, maire-adjoint aux relations internationales de la ville de Montreuil (93)

Marie-Hélène CHAMBRIN, Chargée de projets au service des relations internationales et de la coopération décentralisée, Conseil général de Seine-Saint-Denis, doctorante

Anne-Cécile ROBERT, journaliste au Monde diplomatique

André BOURGEOT, directeur de recherche au CNRS, laboratoire d'anthropologie sociale

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Souffrances dans les quartiers,

course aux armements sur la planète :

comment les élus locaux peuvent-ils

favoriser le dialogue et la paix ?

Mardi 22 mai 2007

de 09h00 à 17h00

CIDEFE

Comment mieux vivre ensemble, dans nos collectivités et dans le monde ?

Tel sera le fil conducteur de cette formation.

Les différends lourds de menaces avec l'Iran sur la possession de l'arme nucléaire continuent de pointer du doigt le danger que la bombe fait encore peser sur l'humanité. Les cinq membres permanents du conseil de sécurité de l'ONU la possèdent, d'autres pays la développent, mettant tous ainsi en cause la portée du Traité de non prolifération nucléaire.

D'autres conflits mettent en péril la sécurité internationale, tout particulièrement sur le continent africain et au Proche-Orient. L'Europe n'est pas épargnée non plus par des situations explosives, dans les Balkans par exemple. A chaque fois, leurs résonances sont largement mondiales.

De fait, alors que plus d'un milliard d'être humains vit avec moins de un dollar par jour, l'année 2006 a connu le triste record du commerce des armes qui a atteint les 1000 milliards de dollars.

A une autre échelle, les inégalités sociales croissantes dans les communes, les discriminations dont sont victimes les jeunes, les souffrances liées au chômage sont des situations d'une grande violence. Elles peuvent aussi générer des réactions de violence.

Cette prévalence de la loi du plus fort, du quartier à la planète, appelle à réfléchir et à agir en faveur de nouveaux rapports humains et internationaux. Comment dès lors faire évoluer les pratiques et les comportements des Etats et des individus en faveur du droit ?

Quelles actions locales favoriser et mettre en œuvre pour faire émerger une culture de la paix ?

Intervenants

Monsieur Daniel FONTAINE, maire d'Aubagne (13), président de l'Association française des communes, départements et régions pour la paix (AFCDRP)

Madame Renée BRONOFF, conservateur des bibliothèques, directrice de la médiathèque de Malakoff (92)

Monsieur Pierre VILLARD, co-président du Mouvement de la Paix




Actualité

http://www.bilin-village.org/

CONFERENCE INTERNATIONALE SUR LA RESISTANCE POPULAIRE COMMUNE NON-VIOLENTE

18 AU 20 AVRIL 2007

Témoignage de Nicole Bouexel, déléguée du Mouvement de la Paix

Cette conférence souhaite créer un réseau pour développer la coordination, partager les ressources et soutenir le travail de tous pour la justice afin de créer une campagne commune pour stopper le Mur d'Apartheid et arrêter l'occupation israélienne.

Bil'in est un village de Palestine qui veut continuer à exister, qui lutte pour sauvegarder sa terre, ses oliviers, ses ressources, sa liberté.

En annexant près de 60% des terres de Bil'in pour y construire le mur de séparation, l'état d'Israël étouffe le village, le détruit chaque jour un peu plus en emmurant ses habitants dans une prison à ciel ouvert.

Soutenus par des activistes israéliens et internationaux, les habitants de Bil'in manifestent pacifiquement tous les vendredis devant le chantier de la honte. Et tous les vendredis l'armée donne pour seule réponse la violence, aussi bien physique que morale.

Les habitants de Bil'in continuent à résister malgré la multiplication de descentes nocturnes des soldats dans le village. Les arrestations de plus en plus nombreuses d'habitants et d'activistes. Mais maintenant l'armée a décidé de durcir la répression en arrêtant systématiquement des membres du comité du village chargés d'organiser la lutte et les actions de résistance non-violentes. Des arrestations sans raison juridique réelle destinées à décourager les habitants de Bil'in et réduire la résistance au silence.

Soutenir Bil'in c'est aider ses habitants à continuer à lutter, les aider à garder espoir dans ce combat pour la liberté, leurs libertés.

La conférence de Bil'in est selon moi un événement très important. Organisée dans un petit village de Cisjordanie (non loin de Jérusalem et Ramallah) de 1600 habitants, son organisation est remarquable avec la participation de 500 personnes (dont 160 étrangers de très nombreux pays de tous les continents : USA, Canada, nombreux pays d'Europe, Afrique du Sud. Toute la population se mobilise pour en faire un vraie grande conférence : les jeunes pour aider à la mise en place de la grande tente où elle avait lieu et le café, les femmes pour préparer les 500 repas) ... et bien sur le comité populaire de résistance aidé par des associations étrangères qui se trouvent sur place pour l'organisation « politique ». Intervenants remarquables, plannings et thèmes des interventions, très bien construits. Il y avait même un système de traduction simultanée en 3 langues. L'accueil de toute la population a été extraordinaire : les familles, les femmes qui nous hébergeaient se mettaient en 4 pour assurer notre confort.

Les responsables de France Palestine solidarité avaient organisé une rencontre avec l'autorité palestinienne. A Ramallah, nous avons ainsi pu rencontrer 6 députés (dont 3 femmes) du conseil législatif palestinien et des représentants de l'autorité palestinienne. Nous avons même assisté à quelques minutes du conseil qui doit se tenir en vidéo-conférence du fait de l'impossibilité de circulation entre Gaza et la Cisjordanie. Stéphane Hessel a été notre porte-parole pour dire combien nous étions honorés et émus de ces rencontres et exprimer notre solidarité à la population palestinienne. Dans une de ses remarquables interventions, il dénonçait le scandale que constitue le fait que le droit international soit ainsi constamment bafoué.

Le peuple palestinien a besoin de notre solidarité mais aussi de notre soutien politique et de notre action sur nos gouvernements et les instances internationales pour arriver enfin a voir leurs droits reconnus. Plusieurs intervenants palestiniens nous ont demandé de témoigner sur ce qui se passe en Palestine et insistaient sur la forme de résistance non-violente choisie à Bil'in, mais aussi dans d'autres villages qui mènent des actions similaires. Les Palestiniens veulent simplement vivre et travailler dans leur pays. Un moment de la conférence a été consacrée à la réflexion sur les problèmes économiques graves puisque l'économie de la Palestine dépend d'Israël pour la plupart des secteurs vitaux (communication, énergie, eau) et sur les moyens pour développer une économie indépendante. Affirmation aussi de la volonté de cette société d'accorder une place importante à l'éducation et à la culture, dans laquelle les femmes ont leur place.

La C0NFERENCE DE BILI'IN

Les participants :

  • Du côté Palestinien : de très nombreuses personnalités de l'autorité palestinienne, des ministres et notamment Mustapha Barghouti ministre de l'information, des députés et le représentant officiel du Président Mahmoud Abbas mais aussi de beaucoup de citoyens palestiniens. A noter pas de présence de personnalités se réclamant du Hamas (ce qui n'était pas le cas lors d'une rencontre avec des députés du conseil législatif palestinien qui avait eu lieu le mardi)

  • Des pacifistes israéliens avec des personnalités connues :

Uri Avneri, Jeff Harper, Ilan Papee, Amira Haas journaliste de Haaretz)

  • Des grandes personnalités : Stéphane Hessel, Mairead Corrigan Maguirre, militante irlandaise qui a eu le prix Nobel de la paix en 1976.

  • Des politiques : Luisa Morgantini députée européenne italienne, et parmi les français Jean-Claude Lefort député communiste, Amira Boumedienne, sénatrice des Verts.

  • Des représentants de communes (Fosses et la Courneuve)

  • Des syndicalistes : un représentant de la CGT et de la CGIL (italienne), COSATU d'Afrique du Sud

  • Nombreuses associations d'obédiences diverses notamment religieuses (pour la France notamment AFPS, UJFP, CCIPP, MAN et Mouvement de la paix, bien sûr)

Le contenu

Pas possible de rendre compte ici de la richesse et de la diversité du contenu de la conférence. Si Bil'in s'est mobilisé initialement sur la question du mur, les débats ont largement dépassé ce problèmes et abordé l'ensemble des questions. L'aggravation de la situation a été notée. Israël par la construction des colonies cherche à annexer une partie du territoire palestinien. De nombreuses interventions dénonçaient l'attitude injuste de la communauté internationale qui applique le principe « deux poids deux mesures » : sanctions contre les palestiniens (150 000 fonctionnaires non payés depuis un an !) et immunité totale d'Israël qui viole toutes les règles du droit international. .

Il me semble qu'une certaine unité sur quelques grands points est apparue lors de cette conférence aussi bien dans les interventions des responsables palestiniens que dans les interventions des personnalités étrangères, certaines interventions soulignant que le règlement de ces points étaient fondamentaux pour arriver à la paix et la sécurité aussi bien pour le peuple palestinien que pour celui d'Israël, sans oublier les menaces de conflit plus généralisé dans la région.

Application des résolutions de l'ONU

  • Un Etat palestinien au côté de l'Etat israélien dans les frontières de 1967,

  • Démantèlement du mur et application de la décision de la Cour internationale de justice

  • Fin de la colonisation et de l'occupation des territoires

  • Jérusalem doit être la capitale des deux Etats alors qu'Israël cherche à annexer complètement la partie palestinienne dans le plan du grand Jérusalem par la construction et l'extension de colonies à l'Est et par l'éviction de la population arabe de la ville elle-même.

  • Libération des prisonniers : lors de la journée des prisonniers, le 17 avril à Ramallah, nous avons pu prendre la mesure d'un constat terrible 11000 palestiniens sont en prison, dont des centaines de mineurs et même des enfants en très bas âge, nés en prison. 41 députés démocratiquement élus sous contrôle international au conseil législatif sont en prison et c'est un Palestinien qui est la plus vieux prisonnier politique du monde !

  • Règlement du problème des réfugiés

LA MANIFESTATION

A la fin de la conférence à Bil'in nous avons participé avec les amis palestiniens à une des manifestations (toujours non violente du côté des Palestiniens) organisée comme tous les vendredis depuis 2 ans par le comité populaire de Bil'in, avec la participation d'Israéliens et d'internationaux. La manifestation qui a eu lieu après la conférence le vendredi 20 avril, avec la présence de nombreuses personnalités étrangères et palestinienne dont le Ministre de l'information Mustapha Barghouti n'a pas été épargnée. Le cortège qui arrivait du village pour aller jusqu'à la barrière a été abondamment bombardé de grenades lacrymogènes et balles en caoutchouc alors que nous étions encore à plusieurs centaines de mètres de soldats. Les quelques journalistes présents avec des caméras étaient particulièrement ciblés. L'ambulance envoyée pour évacuer des blessés a été la cible de grenades lacrymogènes ! Sans doute plus d'une dizaine de personnes blessées ont dû être évacuées dont Mairead Corrigan Maguirre, une irlandaise qui a eu le prix Nobel de la paix en 1976. Grâce au courage et à la responsabilité des responsables du comité populaire, le rassemblement a pu se tenir durant près de 2 heures. Le drapeau du Mouvement de la paix a flotté sur la manifestation.

Dans les semaines à venir malgré la brutalité et l'arbitraire de l'armée israélienne, les habitants de Bil'in, continueront à résister pour reconquérir leurs terres confisquées avec leurs amis israéliens et étrangers. Certain d'entre eux seront blessés, emprisonnés. Mais la vie continuera à Bil'in, gaie et vivante comme partout avec de fêtes pour les mariages, des enfants sur leur vélo, avec quand même une expression de tristesse sur leurs visage. Le comité populaire continuera à organiser les actions avec ténacité, courage et responsabilité. Merci à eux pour leur exemple. A nous de faire connaître cette réalité.

Nicole BOUEXEL






LA PAROLE AUX ACTEURS

A la demande de l’association Mavouna, domicilée à l’Haÿ les Roses (94), le Cidefe s’est engagé dans une aide à l’ingénierie de projet, notamment en ce qui concerne l’alimentation en eau d’une commune des Comores.

Ahmed Ali Soilohi, président de l’Association, nous présente le projet qu’il développe sur la commune de Chouani.

Quelles sont les caractéristiques de la commune de Chouani ?

Chouani est situé dans la sous-région de Hambou, au centre Ouest de NGAZIDJA (Grande Comores), à 17 km au Sud de Moroni, la Capitale du pays. Il est bâti dans les hauts plateaux de la sous - région mais bien placée au milieu et carrefour de Hambou.  La population totale actuelle est environ 4000 habitants à majorité jeunes. La terre, d'origine volcanique, est très poreuse, très perméable et peu fertile, nonobstant les fortes pluies, toujours abondantes et exceptionnelles dans la région.

Sur le plan économique et social, la population de Chouani est essentiellement jeune. Plus de 70 % ont moins de 40 ans et  plus de 55 % sont des femmes. Si le taux de scolarisation primaire est satisfaisant  avoisinant presque les 100% des enfants  de moins de 8 ans, en  revanche, le taux de scolarisation dans le secondaire est légèrement supérieur à la moyenne nationale (+55 %).

Plus de 80% des jeunes de moins de trente ans ayant échoué ou réussi leurs études (au moins Bac+2) sont au chômage. Pour survivre, certains jeunes n'hésitent plus à prendre le chemin de leurs parents aux champs, ce qui fait que ce paysannat atteint les 10% de la population active du village. Malheureusement, les terres arables deviennent de plus - en plus rares et arides. L'agriculture vivrière du village, qui subit les aléas climatiques, ne suffit plus à nourrir ses paysans producteurs et a fortiori toute la population.

Face à ce constat amer, l'on pourrait se permettre d'affirmer que CHOUANI s'appauvrit d'année en année pendant que d'autres se développent.

Cette pauvreté se mesure visuellement :

1) d’abord par leurs habitations par rapport à d’autres villages en nette progression : La proportion d’habitations en dur achevées et non achevées reste au dessous de 50% du total des habitations. Les constructions en tôles ondulées sont très dominantes.

2 - ensuite par leur régime alimentaire : 20% de la population ne mangent qu’une seule fois par jour ; 40% mangent 2 fois par jour et un peu moins de 40% arrivent à manger 3 fois par jour comme il se doit.

C’est la raison pour laquelle, les autorités villageoises ont eu la sagesse d ‘élaborer ce projet intitulé « Le Cadre Stratégique Pour la Lutte contre la pauvreté (CSLP) à Chouani à l’horizon 2015   »

Ce pari est osé, téméraire mais nécessaire et obligatoire, même si tous les villageois n’ont que leur force physique de travail comme ressource propre alors qu’un tel projet  a besoin des moyens financiers très énorme. Ce cri d’alarme, cet appel pressant ne peut qu’être lancé en direction des organisations gouvernementales et non gouvernementales, des collectivités locales ou territoriales.

Ce programme intégré de développement  de la ville de Chouani comporte les axes prioritaires suivants :

  1. Développement du secteur agricole afin de promouvoir la lutte contre la faim et la malnutrition.

  2. Amélioration de l’Education de base, de l’enseignement professionnel et technique.

  3. Amélioration du système de santé primaire et l’accès à l’eau potable.

  4. Développement institutionnel et instauration de la bonne gouvernance (mise en place effective de la commune)

  5. Développement des N.T.I.C. (création en cours d’un  atelier informatique)

  6. Aménagement et assainissement  de la ville

  7. A cet effet, une série de projets et d’idées de projets sont en cours soit, d’élaboration, soit de finalisation, soit en gestation. Certains sont déjà en cours d’exécution.

Quels sont les besoins de cette commune ?

Ils sont immenses. Pour n’en énumérer que quelques-uns :

Santé : avec une ville de 6.000 habitants, il n’existe pas aucune structure sanitaire.

Education : il existe un groupe scolaire composé de 6 salles de classe insuffisamment équipées.

Culture : Nous avons mis en place une médiathèque composée de : Bibliothèque (6.000 ouvrages), vidéothèque, ludothèque, musicothèque, salle de presse et guichet de service (consultation Internet, photocopie, émission et réception de fax). Nous sommes à la recherche des médiathèques françaises pour former une personne et établir un partenariat.

Energie : Aux Comores, l ‘électricité est produite par de vieux groupes électrogènes (fonctionnant au diesel dans des conditions aléatoires) et fournie à prix d’or aux habitants.

Vu les coupures sauvages et répétitives ainsi que les délestage continus, nous avons engagé une réflexion avec M. Wladimir BRONES pour trouver une solution durable à ce problème. Mais en attendant cette solution à long terme, nous avons engagé des démarches, toujours avec M. BRONES, pour à acheter un groupe électrogène d’occasion mais en très bon état ne dépassant pas 6.000€.

Coopération décentralisée : La mise en place des communes remonte à 2005 et les élections communales (pour la première fois de l’histoire des Comores) auront lieu cette année. Nous sommes à la recherche d’une collectivité pour nous accompagner à mettre en place une administration communale (formation du personnel….). Actuellement, nous avons déposé un dossier  à la délégation de l’union européenne à Moroni pour la construction d’un centre administratif à Chouani.

Qui sont vos partenaires ?

Actuellement, nous travaillons avec :

1 - Le CIDEFE grâce à qui nous avons pu obtenir une subvention de 4.500€ au conseil général du val de Marne pour le projet d’eau potable, et nous travaillons aussi avec M. BRONES pour les ordures ménagères, le problème de l’énergie ainsi que l’achat d’un groupe électrogène.

2 – L’association Le Français en Partage (LFP) grâce à qui nous avons créé, à Chouani, une médiathèque et nous travaillons actuellement pour un projet d’une station de télévision et un projet sportif.

Ces deux partenaires nous prodiguent des conseils, jouent un rôle de facilitateur entre différents partenaires.

Pour les élus et collectivités intéressés, le dossier complet de ce projet est disponible sur demande auprès du Cidefe lalezard@elunet.org



ZOOM

Actualité Nationale

Colloque Samedi 19 Mai 2007

« Quels recours judiciaires contre les crimes de guerre ?

Pour l’application du droit international au cas d’Israël »

Lieu : Mairie du 9ème ; 6, rue Drouot. M° Richelieu-Drouot

Accueil à 10h et démarrage à 10h30 Fin du colloque à 17h

Introduction : François Dubuisson, Docteur en Droit, Université Libre de Bruxelles : « La notion de crime de guerre et le système de répression international. Les crimes de guerre commis par l’armée israélienne ».

Introduction générale visant à expliquer la notion de crime de guerre (éléments constitutifs, éléments d’imputabilité,...), le système juridique de répression internationale/nationale (la juridiction nationale, la juridiction internationale (CPI), et la juridiction “universelle”).

1er thème : Les armes

Certaines armes utilisées par Israël ont soulevé de fortes polémiques : bombes à sous-munitions, bombes au phosphore, bombes à uranium appauvri, ...

Si elles ne sont pas toutes prohibées par le droit international humanitaire (DIH), leurs conditions d’utilisation (dans des zones fortement peuplées de civils) ou leurs effets (causant des maux inutiles) sont susceptible d’aller à l’encontre de ce droit (notamment l’article 147 de la quatrième Convention de Genève).

-          Jean-Paul Hébert, secrétaire général adjoint de la Ligue des Droits de l'Homme (LDH) : « Le commerce des armes ».

-          Philippe Luxereau, Amnesty International : « Les armes illégales ».

-          Professeur Marcel-Francis Kahn : « Les conséquences humaines, médicales »

Pause repas (12h30-14h00)

2ème thème : Les poursuites possibles en France et à l’international

La thématique de l’après-midi concernera les poursuites possibles contre les crimes de guerre en France et à l’international. Et des exemples de poursuites.

-          Patrick Baudouin, Président d’honneur de la FIDH : « Les différentes démarches judiciaires possibles, en France et sur le plan international, face aux crimes de guerre».

-          Roland Weyl, Vice-Président de l’AIJD : « Ce que les citoyens peuvent faire face aux blocages du système juridique ».

-          Raji Sourani, PCHR et vice-président de la FIDH et membre de l’AIJD : « Des organisations de droits de l’homme palestiniennes (PCHR) et israéliennes (Yesh Gvul) ont entamé des poursuites face aux crimes de guerre. Certaines ont été menées devant la justice de pays étrangers (Royaume-Uni, Nouvelle-Zélande) ».

-          Uri Avnery, Gush Shalom

Conclusion : Elias Sanbar, Observateur permanent de la Palestine auprès de l’UNESCO

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s’ inscrire par courriel à l’adresse : colloquecnpjdpi@yahoo.fr

Participation aux frais : 5 euros

Colloque organisé par le :

« Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens »

avec le soutien du « Collectif des citoyens libanais et amis du Liban »

France Amérique Latine a l’honneur de vous inviter

à une Conférence Débat

sur la situation des Droits Humains en Colombie

avec Carlos Lozano Guillén

Avec la participation prévue de Martine Billard (Les Verts) et de Muguette Jacquaint (PCF)

Samedi 26 MAI 2007 de 13h à 17h

A l’Assemblée Nationale - Palais Bourbon

126 rue de l'Université Paris 7 – Métro : Assemblée Nationale

Carlos Lozano Guillén est avocat et journaliste (Directeur de l’hebdomadaire du Parti Communiste de Colombie, la revue VOZ).

Il a été Membre de la « Commission des Notables » durant le processus de Paix en Colombie (Présidence de Pastrana de 1998-2002).

Depuis la rupture des négociations de paix, il travaille à la promotion de l’échange humanitaire entre les parties en conflit. Spécialiste du conflit colombien et de la situation de la région.

pour participer, inscription obligatoire au mail suivant en indiquant vos nom et prénom : lozano.paris@gmail.com

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Les « Premières rencontres régionales de la coopération transfrontalière, du développement durable, des territoires et de la coopération décentralisée dans les Balkans » se tiendront les 5 et 6 juillet 2007 à Thessalonique en Grèce. Coordonnées par l’Ambassade de France à Athènes avec le soutien de la Délégation pour l’action extérieure des collectivités locales du ministère des Affaires étrangères et de Cités Unies France, ces rencontres régionales favoriseront les approches territoriales multi-acteurs afin de rendre possible la concrétisation de projets de coopération décentralisée.

Ces Rencontres ont pour objectif de permettre aux collectivités territoriales françaises, d’une part de rencontrer leurs homologues d’Europe du Sud-Est (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Grèce, Monténégro, Ancienne République Yougoslave de Macédoine et Serbie) et de Turquie et d’autre part, d’être en mesure de mettre en œuvre des projets de coopération bilatéraux et régionaux dans le cadre de thématiques pertinentes pour les collectivités territoriales : la gouvernance, la coopération transfrontalière, la formation des élus locaux, le développement durable, le développement rural et le patrimoine.

Informations : www.diplomatie.gouv.fr/cncd

Un Comité de pilotage français et un Comité d’organisation commun France-pays concernés ont été mis en place le 16 février dernier. Jean-Claude Mairal, vice-président du Conseil régional d’Auvergne en charge des relations internationales préside le Comité de pilotage français.

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« Prix de la coopération internationale 2007 » - HCCI

A l'occasion de la prochaine Semaine de la Solidarité internationale, le Haut Conseil de la coopération internationale décernera pour la huitième fois ses Prix de la Coopération internationale : un prix « des collectivités territoriales » sera décerné à un projet mis en œuvre par une collectivité territoriale française travaillant en partenariat avec une collectivité territoriale d'un pays en développement (au sens de la définition du Comité d'aide au développement (CAD) de l'OCDE).

Les candidats doivent se référer au nouveau règlement et remplir le formulaire, tous deux disponibles sur le site Internet du HCCI : www.hcci.gouv.fr. Les dossiers doivent être envoyés au plus tard le 16 juillet 2007 inclus (le cachet de la poste faisant foi), si possible par e-mail à l'adresse suivante : zineb.chebahi@hcci.gouv.fr ou, à défaut, par courrier et en double exemplaire, à l'adresse postale du Haut Conseil de la coopération internationale.

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3e Forum National du Commerce Equitable (FNCE)

Evénement d’ouverture de la 7e quinzaine du commerce équitable jusqu’au 13 mai 2007. Au programme, un espace associatif pour découvrir les objectifs et les impacts du commerce équitable, un espace commercial pour présenter la diversité de l’offre au grand public et aux professionnels, un espace dédié aux porteurs de projets et un espace de conférences pour s’informer et débattre des grands enjeux de ce secteur en pleine croissance.

Lieu du rendez-vous:

Cité des Sciences et de l’Industrie, 30 av. Corentin-Cariou. Paris 19e. Porte de la Villette

www.forumequitable.org

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LA JOURNEE DU COURRIER DES BALKANS

Le samedi 12 mai 2007, de 10 heures à 22 heures

Une grande journée de fête, de débats et de rencontres !

Centre Marius Sidobre

26, rue Émile Raspail

94110 Arcueil

Accès : RER Ligne B Laplace ou Arcueil-Cachan

Le Courrier des Balkans vous invite à sa Journée interbalkanique annuelle.

Au programme :

14H30 : Forum Rroms de France, Rroms des Balkans

Avec Saimir Mile (président de l’association La Voix des Rroms), Marcel Courthiades (INALCO), Kujtim Pacaku (président de l’association Rromani Baxt de Prizren), Michel Mombrun (président de la FNASAT), Gaétane Pinier (Adjointe au Maire d’Achères)

Débat animé par Laurent Geslin.

16H30 : Forum L’avenir du Kosovo

Avec SEM Jon Ivanovski (ambassadeur de Macédoine), Marc Semo (Libération), Belgzim Kamberi (journaliste, Hapi/Korak), Kujtim Pacaku, Odile Perrot (OSCE, Université de Nice), Stève Duchène (ADL Gjilan), un représentant du comité de soutien à la famille Raba.

Débat animé par Nikola Petrovic Njegos.

19H : Lancement officiel du site Nevipe Kosov@ (http://rroma.courriers.info/)

20H : projections « Musiques du Vent - Souffle des Hommes » (photos et musique, Hervé Dez, Pablo Fernandez / Le Bar Floréal)

Erdelezi (Djurdjevdan) à Tirana (documentaire inédit en France)

21H : Événement poétique rrom, avec Kujtim Pacaku et des musiciens rroms, lectures en rromani et en français, par Kujtim Pacaku et Ilir Selimovski.

À partir de midi :

bar, rafraîchissements et restauration balkanique : dégustation de spécialités rroms des Balkans, réalisées par Jèta Dùka et les femmes des associations « La voix des Rroms » et « Ternikano Berno » ;

Exposition « Qui sont les Rroms ? »

le salon du livre balkanique : une grande librairie où de nombreux auteurs viendront signer leurs derniers ouvrages ! Biljana Srbljanovic, Velibor Colic, Stefani San Senar, Sophie Képès, etc, seront notamment des nôtres...

Salon des Associations et des Revues

avec la FNASAT /Etudes tziganes, Opération Villages Roumains, Maison d’Europe et d’Orient / éditions l’Espace d’un instant, Amnesty International, Permanence Srebrenica-Genève, Collectif Raba, Betton-Monténégro, association Partenaires, La Voix des Rroms / Ternikano Berno, ARHA, le CCFD, etc...

-          rencontres avec des membres des rédactions du Courrier de la Bosnie-Herzégovine, du Courrier de la Macédoine, de Nevipe Kosov@, spécialement venus de Sarajevo, Skopje et Prizren !

Informations : balkans@balkans.eu.org ou au 09 50 722 226.

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MANIFESTATION LE SAMEDI 9 JUIN 2007 :

Juin 1967 - juin 2007

40 ANS D’OCCUPATION

Quarante ans d’occupation des territoires palestiniens de Gaza et de Cisjordanie, et du territoire syrien du Golan.

Quarante ans d’occupation de Jérusalem-Est. Quarante ans d’oppression, de violations des lois internationales et des droits humains.

Quarante ans de colonisation, découpage et morcellement des territoires palestiniens occupés, à l’aide de centaines de barrages, routes de contournements réservées aux colons, construction d’un mur honteux qui assiège la population dans des enclaves fermées.

Arrachage de milliers d’hectares d’oliviers, appropriation de l’eau (ressource précieuse dans la région), assassinats ciblés, plus de 10 000 prisonniers (hommes, femmes et mineurs, dans des conditions dénoncées par toutes les associations des droits de l’homme israéliennes et internationales).

QUE FAIT LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE ?

La communauté internationale chargée de faire respecter le droit, hérité de la seconde guerre mondiale, se tait de plus en plus fort.

Le gouvernement français se tait de plus en plus fort, se contentant de déplorer les violations sans prendre aucune mesure, ni de pression ni de sanction,  sans même respecter l’avis de la Cour internationale de justice de La Haye qui le pousse à agir  sur l’illégalité du mur. Il condamne les victimes et,  avec le blocage de l’aide de l’Union européenne aux Palestiniens, il achève d’affamer un million et demi de civils innocents dans la bande de Gaza.

Le gouvernement français reste sourd aux appels et propositions de paix des pays arabes. Il refuse toute pression sur les responsables de cette situation, et entérine de fait la position du gouvernement américain, c’est aujourd’hui la victime qui est accusée. Ne laissons pas nos gouvernants quels qu’ils soient ignorer le droit, là-bas comme ici. L’égalité et le droit pour tous sont les seuls garants de la vraie démocratie.

APPEL À MANIFESTER LE 9 JUIN

L’UJFP, appelle à manifester le 9 juin, à l’initiative du « Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens » pour que cesse  l’occupation meurtrière d’Israël qui ravage la population civile palestinienne, déstabilise tous les jours un peu plus le Moyen-Orient et entraîne des conséquences ici sur la perception de ce qu’est le droit et la démocratie. Plusieurs villes d’Europe  manifesteront en même temps et nos organisations sœurs, affiliées à la fédération des Juifs européens pour une paix juste, (EJJP.org) participent à cette mobilisation en  Angleterre,  Belgique,  Pays-Bas,  Suède,  Allemagne,  Autriche,  Suisse et  Italie.

LE 9 JUIN : À QUELLE HEURE, À QUEL ENDROIT ?

Nous attendons l’autorisation préfectorale pour pouvoir vous annoncer l’heure et lieu de cette manifestation. Ces renseignements seront mis en ligne dès réception  sur notre site : www.ujfp.org.

Actualité européenne

Un Livre Vert sur l’accès aux documents des institutions communautaires

Afin de renforcer l’Initiative européenne en matière de transparence publiée en 2005, la Commission européenne a lancé, le 18 avril 2007, une procédure de consultation via un Livre Vert sur l’accès du public aux documents des institutions européennes. La Commission dresse dans la première partie de ce Livre Vert le bilan de la législation actuelle et en souligne dans une seconde partie les possibles améliorations.

L’objectif de cette consultation est de donner aux collectivités et aux citoyens la possibilité de faire part de leurs suggestions afin de leur garantir un accès plus large et simplifié aux documents des institutions et des agences communautaires. Les enjeux adressés par ce Livre Vert sont multiples : la nécessité d’accorder plus d’efforts à la diffusion des informations, l’harmonisation possible des règles de l’accès du public aux documents, l’équilibre à atteindre entre la transparence et la protection des intérêts économiques et commerciaux.

Les collectivités sont encouragées à adresser leurs observations jusqu’au 15 juillet 2007, en répondant à un questionnaire en ligne, à cette adresse:

http://ec.europa.eu/transparency/revision/index_fr.htm

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La Commission récompense les projets des collectivités dans le domaine des services publics électroniques

Depuis 2003, la Commission récompense les bonnes pratiques dans le domaine des TIC dans le service public lors de la remise officielle des « eGovernment Awards », qui se déroulera cette année à Lisbonne, le 20 septembre 2007. Toutes les administrations locales, régionales ou nationales fournissant un service public de qualité, participant à la mise en place d’une gouvernance électronique efficace, sont encouragées à participer à cette manifestation afin de voir reconnaître la valeur et l’inventivité de leurs services électroniques.

Les cinq prix attribués lors de cette cérémonie ont pour but de promouvoir un service public électronique performant et innovant au service des citoyens, au moyen de critères de sélection tels que la gestion efficace, la facilité d’utilisation et la pluralité des services proposés, l’impact et la durabilité du projet pour les usagers.

Les candidatures sont à compléter via le site jusqu’au 11 juin 2007.

Un guide complet d’aide à la procédure de candidature est disponible en ligne : www.epractice.eu

Actualité Internationale

IIe Congrès Mondial de Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU) « Les villes changent et transforment le monde » - Du 28 au 31 octobre 2007 à Jeju, Corée du Sud

Sous le titre « Les villes changent et transforment le monde », les thèmes du prochain Congrès Mondial de CGLU synthétisent les priorités des autorités locales et régionales et les défis auxquels elles doivent répondre, en particulier :

1)      Les villes, avenir de l’humanité ; le changement climatique ;

2)      Diplomatie des villes : les gouvernements locaux bâtisseurs de paix ;

3)      2015 : un monde meilleur est possible ! Les gouvernements locaux dans une nouvelle gouvernance mondiale.

Point de convergence des collectivités locales du monde, le Congrès Mondial de CGLU accueillera plus de 2000 responsables de gouvernements locaux issus de 150 pays qui travailleront avec des personnalités internationales de premier plan sur des questions clefs pour les autorités locales et régionales.

Plus d’infos : http://www.cities-localgovernments.org/uclg/index.asp?T=1&L=FR

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VERS LA FIN DE LA PRIVATISATION DE L’EAU DANS LE MONDE

Bye Bye Suez

L’annonce officielle, le 3 janvier dernier, du départ de Suez de Bolivie confirme l’échec des délégations des services de l’eau aux entreprises privées telles qu’elles sont promues depuis les années 90. Cochabamba en 2000, Buenos-Aires et Santa Fe en 2005, La Paz-El Alto en janvier dernier : c’est en Amérique Latine que l’on proclame avec le plus de véhémence le fait que l’eau est un droit de l’homme et un bien public.

par Marjolaine Normier

27 avril 2007

Si aujourd’hui la participation du privé reste marginale, puisqu’elle ne concerne que 5 % des habitants de la planète et se cantonne uniquement aux villes, elle a néanmoins connu une expansion fulgurante : de 90 millions de personnes concernées en 1988, - dont près de la moitié en France -, elle est passée à 200 millions dix ans plus tard et à 250 millions en 2000. Ces chiffres sont le résultat d’une politique de l’eau initiée dans le début des années 90 par les Institutions Financières Internationales (IFI). La Banque mondiale a favorisé les concessions par l’octroi de prêts aux villes qui le désiraient et préconise que l’Etat se charge désormais de « réglementer cette activité et favoriser autant que possible la concurrence », (« Rapport sur le développement dans le monde 1999-2000 »). Les IFI confirment cette vision l’année suivante et estiment que le coût de la réalisation des « Objectifs du millénaire », - issus d’une déclaration des Nations Unies dans laquelle les Etats s’engagent à réduire de moitié le 1,1 milliard de personnes privées d’eau potable et les 2,4 milliards dépourvues de système d’assainissement -, ne peut être assumée par les seuls Etats.

Fort de ces appuis, Suez multiplie les contrats de concession à l’international et a remporté plusieurs appels d’offre en Amérique Latine avec pour objectif affiché d’apporter l’eau aux plus déshérités de la planète. (…)

La suite : http://risal.collectifs.net/article.php3?id_article=2209


BLOC NOTES

Publications – films - expos ...

We Feed the world - Le Marché de la faim un film réalisé par Erwin Wagenhofer avec Peter Brabecj, Jean Ziegler

SYNOPSIS

Chaque jour à Vienne, la quantité de pain inutilisée, et vouée à la destruction, pourrait nourrir la seconde plus grande ville d’Autriche, Graz… Environ 350.000 hectares de terres agricoles, essentiellement en Amérique latine, sont employés à la culture du soja destiné à la nourriture du cheptel des pays européens alors que près d’un quart de la population de ces pays souffre de malnutrition chronique. Chaque Européen consomme annuellement 10 kilogrammes de légumes verts, irrigués artificiellement dans le Sud de l’Espagne, et dont la culture provoque localement des pénuries d’eau.

NOTE D’INTENTION

WE FEED THE WORLD est un film sur la pauvreté au cœur de la richesse qui éclaire la manière dont notre nourriture est produite et répond aux questions que le problème de la faim dans le monde nous pose. Ce ne sont pas seulement des pêcheurs, des fermiers, des agronomes, des biologistes et Jean Ziegler, fonctionnaire aux Nations Unies qui sont interrogés, mais aussi un des responsables de Pioneer, le leader mondial des ventes de semences, ainsi que Peter Brabeck, le P.D.G. de Nestlé, la plus importante multinationale agro-alimentaire mondiale.

CITATIONS DU FILM

Pourquoi les tomates font 3 000 km à travers l’Europe ; pourquoi les Africains émigrent vers les pays du Nord ; et comment nos légumes se retrouvent à être vendus sur les marchés africains.

L’Europe importe 90% de son soja afin de donner à manger à son cheptel.

L’Europe brûle dans le même temps du maïs et du blé pour produire de l’électricité.

« Étant donné l’état actuel de l’agriculture dans le monde, on sait qu’elle pourrait nourrir 12 milliards d’individus sans difficultés. Pour le dire autrement : tout enfant qui meurt actuellement de faim est, en réalité, assassiné. »

Jean Ziegler, rapporteur auprès de l’O.N.U. sur le Droit à l’alimentation

« Ce que nous mangeons n’a jamais été aussi bon, nous n’avons jamais été aussi riches, nous n’avons jamais été en meilleure santé, et nous n’avons jamais vécu aussi longtemps qu’actuellement. Nous avons tout ce que nous désirons. »

Peter Brabeck, P.D.G. de Nestlé International (Vevey, Suisse)

www.le-marche-de-la-faim.fr

www.makna-presse.com

en salle depuis le25 avril 2007

Erwin WAGENHOFER Max ANNAS

Le Marché de la faim 

Le livre du film We Feed The World 

Editions Actes Sud

avril 2007 /  224 pages / prix indicatif : 20,00 €

AFRIQUE PILLAGE A HUIS CLOS

Comment une poignée d'initiés siphonne le pétrole africain

Xavier Harel

Présentation par l'éditeur

Au Congo, au Gabon, au Nigeria, en Angola ou en Guinée équatoriale, on peine à découvrir à quoi a servi la manne pétrolière. Pauvreté, guerres civiles, maintien au pouvoir de régimes dictatoriaux, tel est le bilan peu glorieux de l'exploitation pétrolière en Afrique.

La précieuse huile nourrit surtout une corruption débridée. Au Congo-Brazzaville, le président Denis Sassou Nguesso a mis en place une kyrielle de sociétés écrans qui lui ont permis de détourner des centaines de millions de dollars. Mais il bénéficie pour cela de l'« expertise » occidentale. Certaines entreprises françaises, et non des moindres, ainsi que de prestigieux cabinets d'avocats, ont mis leur savoir-faire au service de ce pillage à huis clos.

Ne nous y trompons pas. La mobilisation des pays riches (G8) en faveur de l'Afrique ressemble surtout à une opération de communication. Le locataire de l'Élysée amuse la galerie avec sa taxe sur les billets d'avion mais il couve affectueusement une poignée de régimes kleptocrates. George W. Bush prétend s'attaquer aux « postes avancés de la tyrannie » mais il reçoit à la Maison-Blanche les pires dictateurs pourvu qu'ils aient quelques barils à offrir. Tony Blair bataille pour passer la dette du continent à l'ardoise magique mais il ferme les yeux sur le rôle des banques britanniques dans le recyclage de l'argent de la corruption.

Il est temps de mettre fin au bal des hypocrites. Si Jacques, George et Tony se soucient réellement du continent, qu'ils contraignent leurs compagnies pétrolières à faire la lumière sur ce qu'elles versent aux États africains. La transparence reste le meilleur antidote contre la corruption.

Xavier Harel est journaliste, spécialiste de l'Afrique et des questions pétrolières.

Fayard - 281 pages – 19€

Etats et sociétés fragiles - Entre conflits, reconstruction et développement

Jean-Marc CHÂTAIGNER et Hervé MAGRO (direction)

Pour la première fois, un ouvrage collectif destiné à un public francophone examine la question méconnue des "Etats fragiles" qui, tout en s'imposant dans les relations internationales, reste souvent confondue avec les concepts plus datés "d'Etat effondré" ou "d'Etat failli". Derrière les appareils étatiques se cachent aussi des sociétés fragiles, incapables de faire face aux défis de la globalisation et qui souffrent de la diffusion des "maux publics mondiaux". La solidarité internationale prend alors un sens nouveau, dépassant ses missions classiques de développement économique ou de lutte contre la pauvreté.

Editions Karthala - Prix : 25 € - 560 pages

Campement Urbain est un collectif qui élabore des dispositifs artistiques pour expérimenter de nouvelles fictions urbaines.

Jusqu’au 15 août 2007 sur www.mairiemonde.org ou dans l’espace de l’exposition Airs de Paris au 6è étage du Centre Pompidou, Campement Urbain vous propose d’apporter vos idées pour créer le premier programme d’un MAIRIE MONDE. Une proposition pour penser autrement les conditions de la citoyenneté , les plaisirs de la diversité, le partage de la culture, les langues, les rituels, les conditions politiques, sociales et humaines de l’être ensemble.

Pour participer, vous déposez sur www.mairiemonde.org  votre opinion, ou vous écrivez un texte, ou vous faites un dessin, vous envoyez une photographie, ou vous proposez une idée architecturale… Vous pouvez aussi inventer une fiction ou du récit, élaborer des espaces inconnus. Vous pouvez aussi imaginer de nouveaux métiers, transformer ou re-écrire les lois, imaginer des espaces virtuels, sonores, musicaux ou des kits de rencontre ou des paroles à dire… Vous pouvez également inventer de nouveaux rituels, ou des passages de mémoire, des procédés pour créer du jeu dans la rigidité, ou de l’incertain dans les certitudes, de la création dans la normalité. Vous pouvez inventer de la transmission de données, ou l’invention de nouvelles ressources, etc. Vous pouvez aussi participer à la dona­tion qui permettra l’édition de toutes ces propositions. Dans les deux cas, vous recevrez une attestation de Campe­ment Urbain, numérotée vous déclarant citoyen concepteur de la Mairie Monde.

© Campement Urbain - Sylvie Blocher, François Daune, Josette Faidit, François Jupin, Jean-Sien Kin

8 mai 2007

Prochaines formations cidefe international

LES COLLECTIVITES FRANÇAISES ONT BESOIN DE L'AFRIQUE

En partenariat avec   

Le Monde Diplomatique

Mardi 15 mai 2007

de 09h00 à 17h00

CIDEFE - MONTREUIL

Une part essentielle de la coopération décentralisée française se fait avec des collectivités du continent africain, en particulier avec le Mali, dont est originaire un grand nombre de migrants. Ces partenariats se construisent souvent à partir des populations originaires de ces pays, ce qui contribue à construire des projets particulièrement adaptés aux besoins et réalités locales.

Pour autant, ces coopérations ne sont-elles pas encore trop souvent conçues comme une aide française à un partenaire pauvre et non comme un échange qui représente un apport mutuel ?

N'est-il pas temps de " revisiter " le contenu et les objectifs des projets entre collectivités françaises et africaines ? Finalement, les partenaires français n'ont-ils pas, eux aussi, besoin de l'Afrique ? Comment, également, faire en sorte que les cultures, les réalités sociales et économiques, les pratiques politiques respectives soient mieux prises en compte dans la construction de relations durables ?

Comment contribuer à bâtir des coopérations s'appuyant sur des projets riches de sens, cherchant à promouvoir le dialogue entre les populations, la connaissance mutuelle, une culture de la paix ?

La formation abordera les coopérations avec l'Afrique sous l'angle iconoclaste de ce que ces projets communs peuvent apporter aux collectivités françaises et à leurs habitants. La dimension des pratiques démocratiques locales du continent africain fera l'objet d'une réflexion.

Plusieurs exemples de coopération avec l'Afrique sub-saharienne mais aussi avec le Maghreb et l'Afrique australe seront présentés.

Intervenants

Gilles LEPROUST, maire-adjoint d'Allonnes (72)

Jean-Jacques JOUCLA, maire-adjoint aux relations internationales de la ville de Montreuil (93)

Marie-Hélène CHAMBRIN, Chargée de projets au service des relations internationales et de la coopération décentralisée, Conseil général de Seine-Saint-Denis, doctorante

Anne-Cécile ROBERT, journaliste au Monde diplomatique

André BOURGEOT, directeur de recherche au CNRS, laboratoire d'anthropologie sociale

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Souffrances dans les quartiers,

course aux armements sur la planète :

comment les élus locaux peuvent-ils

favoriser le dialogue et la paix ?

Mardi 22 mai 2007

de 09h00 à 17h00

CIDEFE

Comment mieux vivre ensemble, dans nos collectivités et dans le monde ?

Tel sera le fil conducteur de cette formation.

Les différends lourds de menaces avec l'Iran sur la possession de l'arme nucléaire continuent de pointer du doigt le danger que la bombe fait encore peser sur l'humanité. Les cinq membres permanents du conseil de sécurité de l'ONU la possèdent, d'autres pays la développent, mettant tous ainsi en cause la portée du Traité de non prolifération nucléaire.

D'autres conflits mettent en péril la sécurité internationale, tout particulièrement sur le continent africain et au Proche-Orient. L'Europe n'est pas épargnée non plus par des situations explosives, dans les Balkans par exemple. A chaque fois, leurs résonances sont largement mondiales.

De fait, alors que plus d'un milliard d'être humains vit avec moins de un dollar par jour, l'année 2006 a connu le triste record du commerce des armes qui a atteint les 1000 milliards de dollars.

A une autre échelle, les inégalités sociales croissantes dans les communes, les discriminations dont sont victimes les jeunes, les souffrances liées au chômage sont des situations d'une grande violence. Elles peuvent aussi générer des réactions de violence.

Cette prévalence de la loi du plus fort, du quartier à la planète, appelle à réfléchir et à agir en faveur de nouveaux rapports humains et internationaux. Comment dès lors faire évoluer les pratiques et les comportements des Etats et des individus en faveur du droit ?

Quelles actions locales favoriser et mettre en œuvre pour faire émerger une culture de la paix ?

Intervenants

Monsieur Daniel FONTAINE, maire d'Aubagne (13), président de l'Association française des communes, départements et régions pour la paix (AFCDRP)

Madame Renée BRONOFF, conservateur des bibliothèques, directrice de la médiathèque de Malakoff (92)

Monsieur Pierre VILLARD, co-président du Mouvement de la Paix

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11 janvier 2007

N’oublions pas les habitants de Cana (Liban) !

2007…

N’oublions pas les habitants de Cana (Liban) !

Ville de 20000 habitants bombardée par l’armée israélienne en juillet dernier, cette commune était déjà martyre depuis 1996 où une bombe israélienne avait détruit un camp de l’ONU abritant une centaine de personnes. Le 30 juillet encore, une grande partie des infrastructures de la ville ont été détruites (télécom, eau, électricité, routes…) et les victimes nombreuses, au rang desquelles des enfants. Par ailleurs, Cana fait l’objet d’une enquête de l’ONU suite à ce massacre.

Le maire de Cana, Salah Salameh, est un chiite laïc, démocrate indépendant. Il a accueilli le projet de solidarité de l’Anecr avec beaucoup d’émotion et d’enthousiasme, espérant qu’il soit « le prélude à une relation permanente entre nos populations et nos élus ».

Poursuivre la campagne de parrainage

lancée par les élus communistes et républicains 

Depuis le mois d’août, les initiatives prises par les élus communistes et républicains et par quelques collectivités ont permis de recueillir plus de 18 000 euros. Ainsi, les villes de Vitry-sur-Seine et de Saint-Pierre-des-Corps ont voté une subvention directe. Il est possible de relancer ces actions pour aider les habitants de Cana, notamment les enfants, à ne pas se sentir abandonnés.

-          chaque élu-e peut contribuer à la mesure de ses moyens, en adressant un chèque à l’ordre d’ »Anecr solidarité ».

-          une démarche peut être faite en direction des collectivités locales et territoriales, pour construire un projet de partenariat ou de coopération décentralisée avec la ville de Cana (l’équipement de l’hôpital, la réfection totale du réseau d’eau potable, l’équipement de la crèche, une aide sur l’élevage et l’apiculture, les besoins pour l’école qui a été détruite)

-          des collectivités, seules ou en partenariat (avec une autre collectivité, ou avec une association caritative, un CE) peuvent décider d’accueillir des enfants de Cana pendant les vacances scolaires (Pâques ou été)

-          des initiatives culturelles peuvent être prises, avec les artistes locaux, avec le ou les conservatoires de la collectivité, avec les bibliothèques…

Comment financer la reconstruction ?

-          des dons individuels d’élus ou de particulier : dans ce cas, un compte « Anecr solidarité » a été ouvert (dons à adresser à l’Anecr : 10 rue Parmentier 93100 Montreuil). Des carnets de souscription vont rapidement être disponibles. Pour populariser la campagne, des affiches peuvent être demandées à l’Anecr

-          des subventions de collectivités peuvent être versées directement sur le compte de la ville de Cana. Ce compte est contrôlé par le trésor public libanais et chaque don est entériné par une délibération du conseil municipal. Banque du Liban - Filiale de Tyr - Sud Liban - n° de compte 740 54 111 4.

-          Une affiche et des bons de soutien sont disponibles auprès de l’Anecr et de la plupart des Adecr

Bagneux et Malakoff (92) accueillent des enfants de Cana au printemps

Comme d’autres collectivités locales, Bagneux avait participé à l’élan de solidarité qui s’est manifesté en France lors de la terrible guerre meurtrière infligée par Israël à la population libanaise l’été dernier. La ville avait alors exprimé « sa colère et son indignation » et condamné « la destruction massive des infrastructures civiles et la catastrophe écologique qui découle des bombardements ». Des urnes avaient été mises à disposition à l'Hôtel de Ville et dans tous les équipements municipaux pour recueillir les dons de la population balnéolaise. Des subventions exceptionnelles (soit 6000 euros au total) avaient été versées au Secours populaire français, au Secours Catholique et à la Croix-Rouge.

Depuis, la proposition faite par l’ANECR d’un parrainage collectif de la ville martyre de Cana avait retenu toute l’attention des élus communistes et apparentés. A l’automne, la majorité municipale, sur proposition du maire Marie-Hélène Amiable, décidait le principe de l’accueil d’enfants libanais dans la commune. Dès le début des contacts entre l’ANECR et le maire de Cana Salah Salameh, il s’agissait en effet d’une des pistes possibles de solidarité concrète mises en avant. Dans cette ville où 29 enfants ont été tués lors du bombardement du 30 juillet, ce véritable crime de guerre, laissant des milliers d’enfants et d’adultes dans le plus grand dénuement et désarroi, nous pensons qu’il peut s’agir d’une initiative forte.

Par l’intermédiaire de Lysiane Alezard, nous avons donc pu faire savoir à Salah Salameh que nous étions prêts à accueillir une trentaine d’enfants de sa ville. Il a accueilli le projet avec beaucoup d’émotion et d’enthousiasme.

En décembre, le Conseil municipal a délibéré et des demandes de subvention sont en cours. La ville voisine de Malakoff, très motivée, a décidé de se joindre au projet.

27 enfants de 7 à 12 ans et 3 adultes seront donc accueillis à Bagneux et Malakoff pendant 10 jours début avril, dont une partie pendant les vacances scolaires de la région parisienne. Le pré-programme prévoit un accueil officiel permettant aussi à la population de venir exprimer sa solidarité et dialoguer, des rencontres dans les écoles primaires et les centres de loisirs, avec des sections sportives, mais également bien sûr des sorties (Eurodisney, Cité des sciences et Cité des enfants de la Villette, Tour Eiffel, bateau-mouche, Assemblée Nationale…). Il s’agit de leur faire passer un séjour enrichissant et agréable !

10 novembre 2006

Déclaration commune de la Convention internationale des collectivités locales

CONVENTION INTERNATIONALE

DES COLLECTIVITES LOCALES

pour la promotion des services publics

GENEVE 28-29 OCTOBRE 2006

www.agcs-gats.org

Déclaration Commune

La Convention considère que le principal défi lancé au monde depuis une trentaine d’années par les propriétaires du capital privé, promoteurs de la société soumise au marché, réside dans la marchandisation de la vie dans tous ses aspects, matériels et immatériels.

A travers la libéralisation des services publics, l’attaque concerne les droits humains et les biens communs fondamentaux indispensables à la vie en société.

La libéralisation des services se traduit par la destruction de la communauté humaine et la privatisation du politique, du local au mondial.

Le capital privé est en train de réussir le gouvernement de la société par la Res privata.

Face à cette menace nous appelons à une mobilisation collective internationale pour la Res publica.

Nous, citoyennes, citoyens,

Ø      élus, élues, pouvoirs locaux de divers pays européens ainsi que d’Afrique du sud et du Canada, représentants des dizaines de millions d’habitants de territoires opposés à l' Accord Général sur le Commerce des Services (AGCS),

Ø      syndicalistes exerçant des responsabilités aux niveaux local, national et international,

Ø      membres militants d’organisations citoyennes,

Constatons   que

-    Les bienfaits tant vantés par les promoteurs de la libéralisation mondialisée ne sont pas au rendez-vous : pauvreté endémique, exclusions et inégalités galopantes au sein de chaque pays comme à l’échelle planétaire, tensions sociales avivées, conflits “locaux” et internationaux exacerbés, déséquilibres économiques et environnementaux prononcés, disparités territoriales accentuées, sont les résultats visibles de cette mondialisation libérale.

-          Cette orthodoxie libéraleincapable de procurer le bien-être à l’ensemble de la société et de la planète” est fustigée, tour à tour, par la CNUCED[1] (rapport 2006) et le prix Nobel d’économie J. Stiglitz.

-          L’échec de la thèse qui fonde l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), selon laquelle le développement et la lutte contre la pauvreté ne sauraient être promus que par l'ouverture complète des marchés dans le cadre de la mondialisation des échanges.

-          Ces mêmes politiques au sein de l’Union Européenne mènent au démantèlement des services publics et des systèmes de protection sociale, et au dumping social. De ce fait, elles sont sources de désintégration plutôt que d’intégration politique et sociale.

Affirmons que

-          Prétendre organiser notre monde et confier l’avenir de la planète sur de telles bases n’est plus crédible et est devenu inacceptable.

-          La suspension des négociations du cycle de Doha ouvre une possibilité historique de réorienter les négociations afin de concevoir autrement la régulation du commerce international.

Dénonçons

-          Les promoteurs de ce libéralisme débridé qui s’obstinent à vouloir globaliser le commerce des services, en favorisant la conclusion d’accords de libre-échange régionaux et bilatéraux, en dépit des échecs patents et de l’impasse de l’OMC, face aux défis sociaux, économiques et environnementaux .

-          Le rôle de la commission européenne qui est un partenaire efficace et offensif de l’OMC. Les directives européennes, comme la directive postale ou la directive sur les services (Bolkestein), fonctionnent comme des accélérateurs de la libéralisation des services publics.

-          Le zèle de divers gouvernements à les accepter et à les mettre en œuvre.

Refusons cette marchandisation  des activités et relations humaines

Durant ces 11 années de l’OMC, les négociations qui ont été menées en son sein l’ont été au seul bénéfice des acteurs les plus puissants.

Trois exemples pour illustrer ce constat :

·         alors que l’agriculture a vu se développer une industrialisation de plus en plus poussée, 850 millions de personnes souffrent de la faim et 70% d’entre elles sont des agriculteurs.

·         les grandes entreprises de services manifestent un intérêt accru à la libéralisation des services, mais celle-ci accentue l'exclusion de ces mêmes services d'un nombre toujours plus important de personnes.

·         l' AGCS promeut une libéralisation des services qui empêcherait les pouvoirs publics de faire les choix politiques pour lesquels ils sont élus, restreignant l'exercice concret de la démocratie. Le passage obligé par l’ouverture au marché devient la règle. Le pouvoir politique ne pourra plus offrir une gestion publique efficace, solidaire.

Nous savons que ce sont les contradictions entre États qui ont amené au blocage des négociations de l'OMC. Les revendications des acteurs les plus pauvres n’ont pas été entendues.

Le service public est une réponse innovante aux enjeux mondiaux de solidarité.

Nous affirmons que

-          La promotion des services publics dans leurs principes constitutifs de solidarité, d’égalité de droits, de laïcité, de justice sociale et de cohésion territoriale est un combat d’avenir.

-          Les services publics doivent sortir du marché pour entrer dans le domaine du droit, transcrits comme droits fondamentaux dans la législation aux niveaux national, européen et international.

-          Les services publics sont les vecteurs d’une autre répartition des richesses et des ressources dans une démarche solidaire. Ils sont inséparables de politiques publiques soucieuses de l’intérêt social général. Elles doivent être pérennisées par des financements publics assurés par une justice fiscale impliquant notamment la taxation des actifs financiers. Cela implique la suppression du secret bancaire et des paradis fiscaux. 

-          Dans le cadre de la gestion par les collectivités publiques

·                     des alternatives à la libéralisation du service public sont pensées et mises en œuvre actuellement: retour en régie publique, développement des actions publiques locales, nouveaux modes de participation citoyenne 

·                    des résistances s’organisent, rassemblant des forces politiques, syndicales, associatives et citoyennes.

Nous exigeons que

·         La hiérarchie des normes internationales soit rétablie :

-          Il n'est pas acceptable que l' OMC, le FMI, la Banque Mondiale, l’Union Européenne et les gouvernements puissent s'affranchir des règles qu'imposent les droits fondamentaux pour faire primer ceux du commerce.

-          Ils doivent être soumis aux décisions des Nations Unies, à la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948, aux Pactes civils et politiques de 1966 et sur les droits socio-économiques et culturels, aux décisions relatives au droit du travail de l' OIT et en particulier le droit à un travail décent, à la protection de la santé de l' OMS, et d'une manière générale aux règles qui garantissent aux populations l'exercice des droits fondamentaux, qu’elles doivent pouvoir elles-mêmes établir souverainement.

·         Les modalités transparentes et démocratiques du marché international soient fondées sur la coopération, l’équité et la solidarité, étant donné que les accords de l’OMC et les directives de l’Union Européenne aliènent les droits au service public.

·         Le service public soit organisé et financé sur la base des choix débattus entre les collectivités et les représentants des citoyens (associations, syndicats) concernés.

Nous affirmons notre attachement à la liberté des choix politiques partagés, et à celle d’organiser la répartition des richesses sur la base de la coopération.

Genève les 28 et 29 octobre 2006

Convention Internationale des Collectivités locales pour la promotion des services publics


[1] Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement

7 novembre 2006

Hervé BRAMY, Président du Conseil général de la Seine-Saint-Denis.CONVENTION INTERNATIONALE DES COLLECTIVITES HORS AGCS

Hervé BRAMY, Président du Conseil général de la Seine-Saint-Denis

CONVENTION INTERNATIONALE DES COLLECTIVITES HORS AGCS

DIMANCHE 29 OCTOBRE – 9 HEURES 30

GENEVE

Mesdames, Messieurs,

- accueil de certaines et certains d’entre vous lors des Etats généraux des collectivités hors AGCS, à Bobigny, en novembre 2004, avec mon ami, Bernard Birsinger. Bernard fut des premiers à s’engager, aux côtés des collectivités territoriales, des élus, des associations, des organisations syndicales, pour la défense et la promotion du service public.

- Son combat pour construire ensemble un autre monde, plaçant l’être humain, ses droits fondamentaux, au cœur des choix de développement urbain, demeure un formidable défi à relever.

- Ce défi appelle la construction d’un projet novateur, capable de rassembler les femmes et les hommes, les peuples, apte à renverser les puissances de l’argent. Un projet de société dont le socle est constitué du service public, fondé sur les valeurs de l’égalité, de la solidarité et de la maîtrise citoyenne. Bref, un service public transformé, étendu et démocratisé.

- Bien sûr, nécessité de trouver de nouveaux financements. Mais l’argent ne manque pas. Si le service public déchante, le CAC 40, l’indice boursier français, lui est à la fête. En moins de 6 mois, les entreprises du CAC 40 ont réalisé plus de 50 milliards de profits!

-Puisqu’il me revient l’honneur d’introduire les débats de cette matinée portant sur nos initiatives de préservation et de ré-appropriation de gestion publique de biens communs, je souhaiterai vous faire part d’enjeux, de partis pris et d’expériences.

- Notre département s’appuie sur d’indéniables atouts : richesse humaine, ses valeurs d’égalité, de solidarité et de justice sociale, une formidable envie d’avenir qu’exprime avec force notre jeunesse. Terre d’accueil, terre d’élection des classes populaires, elle s’est forgée de traditions de luttes, de résistance, de gestion progressiste des autorités locales. 

- Depuis plusieurs années, nous nous saisissons de toutes les opportunités de développement -les deux universités, les aéroports, nos potentiels fonciers, les centres de recherche nombreux et réputés, les espaces de création où se produisent des artistes du monde entier présents sur notre territoire.

- Si chacun constate de réelles potentialités et son innovation sociale, la Seine-Saint-Denis incarne aussi tous les paradoxes avec une croissance sans précédent de toutes les formes d’inégalités, de ségrégations, je dirai même de relégation sociale. Ce département porte les stigmates de toutes les périphéries qui connaissent un processus d’exclusion. Nous y avons vécu, comme dans plus de 300 autres quartiers populaires, ailleurs en France, l’explosion sociale que vous savez, il y a un an.

- La Seine-Saint-Denis, comme toute la société française, est confrontée au retrait historique de l’Etat de ses missions sociales, au profit des forces du marché. Pour respecter les critères du pacte de stabilité, le Gouvernement restreint les dépenses publiques qui font défaut aux collectivités locales comme aux services publics.

- Pourtant, plus que jamais, nous avons besoin de plus de services publics, dégagés des logiques mercantiles, pour satisfaire aux exigences en matière de logement, d’éducation et de formation, de transports publics, de santé, d’accès aux biens communs que sont l’eau et l’énergie.

Des exemples :

- Le maillage des services publics, l’existence d’entreprises et d’opérateurs publics performants, avec leur fonction de péréquation, sont des outils d’aménagements du territoire, de développement économique y compris industriels et de cohésion sociale.  Ils sont indispensables au rééquilibrage francilien et au développement de la Seine-Saint-Denis. C’est d’ailleurs une idée que nous portons avec force dans le débat concernant la révision du Schéma Directeur de la Région Ile-de-France, et dans le domaine de la santé avec le Schéma régional d’organisation sanitaire.

- Dans les domaines de l’eau et de l’assainissement : ouvert à tous les partenariats, reconnus internationalement, à la pointe de la modernité, ce service public est basé sur une haute technicité, sur la priorité donné à la sécurité et sur des efforts conséquents de formation des personnels. Sa particularité réside aussi en un plan d’action (le schéma AUDACE) pour l’assainissement et pour lutter contre les inondations et les pluies d’orage, un plan concerté en permanence avec les acteurs de l’eau. Plus largement, l’Observatoire de l’hydrologie urbaine, qui regroupe des associations, des riverains, des techniciens, des citoyens, traduit notre volonté de favoriser l’appropriation citoyenne des enjeux de l’eau.

- Terre en tête, Biennale de l’environnement : 50.000 participants, éducation populaire et démocratie ; la place du service public pour valoriser l’environnement, agir sur le long terme ce que ne peut pas l’entreprise. Nous avons enfin besoin d’une croissance économique qui porte le progrès et le bien-être social et non le gaspillage ses ressources naturelles, humaines et matérielles dans une course effrénée au profit à l’échelle planétaire.

- L’éducation constitue une priorité ; il faut un effort massif dans les quartiers populaires, sinon ce sera la porte ouverte, encore plus qu’aujourd’hui, aux entreprises privées et/ou confessionnelles.

- le logement : autre priorité exprimé par nos concitoyens ; les besoins de logements sociaux n’ont jamais été aussi grands. Le service public du logement, avec des moyens renforcés, peut être de nature à construire des logements accessibles à tous, humanisés, respectueux des normes environnementales, dans des quartiers agréables. Le droit au beau, y compris dans le logement, est une exigence

- Nous nous appuyons sur des outils comme l’Observatoire des services publics, comme le Comité départemental de défense du service public. Ils peuvent aider le Conseil général à assumer ses responsabilités et favoriser l’intervention citoyenne.

Je vous remercie de votre attention et vous cède la parole.

6 novembre 2006

Intervention Marie-Claire Bonomo adjointe au maire d'Aubagne (13):Genève 28 oct

Intervention Marie-Claire Bonomo :

Convention Internationale des Collectivités locales pour la promotion du service public – Genève – Samedi 28 octobre 2006

Permettez-moi d’abord de remercier tout ceux qui ont œuvré pour que la tenue de cette convention internationale. C’est un symbole fort de se retrouver ici – à Genève – à quelques centaines de mètres du siège de l’Organisation Mondiale du Commerce.

Enfin je ne peux pas ne pas avoir une pensée pour Bernard Birsinger, l’un des pionniers de cette lutte contre la marchandisation absolue des services publics. Lui qui fut l’initiateur des premiers états généraux contre l’AGCS en 2004 dans sa ville de Bobigny. Je suis certaine qu’il manque aux Balbyniennes et aux Balbyniens et il nous manque aussi très fort.

Démocratie et service public sont à mes yeux deux notions indissociables. Nous avons pu voir dans l’intervention précédente combien la question des services était liée à celle de l’impôt et de la fiscalité.

Le service public constitue une forme de redistribution efficace des richesses, une forme de réponse aux besoins collectifs. En bonne démocratie l’usage de l’impôt se devrait d’être décidé collectivement.

Les services publics constituent le patrimoine de ceux qui n’en n’ont pas.

Pour s’en convaincre, il n’est qu’à voir comment certains tentent d’extraire du débat public la question des services publics quand ils s’emploient à les démanteler.

C’est, par exemple, la stratégie de l’OMC et de la terrible opacité qui règne sur les négociations mener en son sein.

C’est aussi les campagnes de dénigrement systématique qui vise l’action publique et les fonctionnaires.

Une des questions qui nous est posé est donc bien de réintroduire fortement cette question au sein du débat public.

En tant qu’élue locale je ne trouve pas « ringard » de répondre aux besoins des habitants d’une ville. Je ne trouve pas inefficace de nourrir les enfants dans les écoles, de faire circuler des transports collectifs, de développer des actions pour la lecture publique etc, etc.

Et pour cela nous avons besoin d’un secteur public financé par l’impôt et les usagers et qui reste à l’abri de la loi du profit.

A l’abri de la loi du profit, pour garantir l’égal accès à tous, pour qu’ils restent des vecteurs de l’inclusion sociale, pour qu’ils permettent à tous les habitants d’un territoire de vivre ensemble.

Ces valeurs sont celles du projet municipal de la ville d’Aubagne. Aubagne est une ville de 43.000 habitants située en périphérie de Marseille. Notre service public communal compte 1200 agents.

C’est l’histoire de cette municipalité qui a un Maire communiste depuis 40 ans de construire un territoire où tout ceux qui vivent, travaillent, ou étudient à Aubagne aient leur mot à dire.

Et c’est à partir de cette histoire que, depuis 2003, nous sommes résolument engagé dans un processus qui vise à établir la Démocratie participative comme outil de gestion de la ville.

Pour nous cette question concerne autant les élus, les citoyens que les 1200 agents du service public communal.

Et nous avons fait du service public un axe fort de la Démocratie participative.

Cela se traduit par plusieurs outils mis en place depuis 2003 :

Les structures de la Démocratie Participative, elles sont ouvertes en permanence à tous ceux qui souhaitent les rejoindre.

Elles reposent sur plusieurs composantes : citoyens, élus, salariés du service public communal et depuis peu les associations et organisations syndicales.

Le projet de ville a été redéfini avec les citoyens, les salariés du service public communal et les élus lors du Forum Local 2003 qui s’est concrétisé par la prise commune d’Engagements qui sont autant de projets à mener à bien.

Ces Engagements sont travaillés au sein de plusieurs groupes. La question des moyens humains et matériels pour le service public est prise en compte.

Un budget participatif :

Depuis trois ans la totalité du budget communal (environ 75 millions d’Euros) est mis en débat avec la population lors de réunions dans les quartiers ou à l’échelle de la ville. Et avec les membres du service public communal qui peuvent y contribuer par le biais de projets de service et depuis cette année par le biais de projets qui peuvent concerner l’ensemble de l’activité de la ville.

Autant avec le personnel qu’avec la population les 30 millions d’Euros consacré au frais de personnel sont affirmés comme un atout fort de notre ville et non comme une charge comme voudrait le faire croire l’opposition municipal. A chaque exercice budgétaire, le choix du service public est au cœur des débats.

Pour ne pas mettre en porte à faux le service public communal, parallèlement à ces outils de Démocratie participative, nous avons mis en place depuis 2003 ce que nous appelons une démarche participative interne, propre aux salariés du service public communal.

Elle repose :

1) Sur des actions de formation qui concernent l’ensemble des 1200 agents mêlant tous les métiers et tous les grades de la fonction publique. Des formations concernant :

- La prise de parole en public,

- L’animation de réunions,

- La rédaction de compte-rendu

Le tout dans l’optique de pratiques plus participatives dans les instances de travail.

2) Une redéfinition des missions et du fonctionnement de chaque service co-construit avec l’ensemble des agents des services

3) La création de plusieurs groupes projets (sur le budget participatif, sur l’évaluation des salariés, les valeurs du service public, la création d’un atelier théâtre forum…). Ces groupes sont ouverts en permanence à l’ensemble des salariés.

4) Nous sommes actuellement dans une étape de premier bilan de cette démarche. Ces bilans sont réalisés au sein de chaque service par l’ensemble des agents, afin de mesurer les évolutions, évaluer les résistances et les difficultés.

L’objectif est de construire un rapport gagnant-gagnant : un service public élément moteur de la Démocratie participative et bénéficiaire de la démarche participative interne.

C’est aussi sortir d’une vision où la fonction publique territoriale serait seulement là pour mettre en œuvre les décisions prises par le Conseil municipal.

Il s’agit bien de construire une inclusion des services publics dans la démocratie participative.

Quelques obstacles :

1) C’est coûteux. En moyens financiers et en temps. Cela réinterroge forcément les moyens mis à disposition du service public.

2) Tout le monde n’avance pas à la même vitesse parce que tout le monde n’est pas au même degré de conviction, quelques freins existent ! 3) Un ressenti différent entre les pratiques en direction de la population et les pratiques en direction des salariés persistent.

4) Personne n’a de repère ce processus innovant. Ca bouscule le fonctionnement des agents et particulièrement celui des responsables de services

5) Il est difficile de s’extraire de la notion de neutralité administrative.

Et un avantage majeur :

1) Les politiques locales sont réellement construites en lien avec ceux qui vont les faire vivre.

Cette démarche participative interne cherche actuellement à davantage se mêler aux pratiques de la Démocratie participative à l’échelle de la ville.

Et ce d’autant plus que nous venons de vivre un formidable moment de citoyenneté avec la tenue d’un nouveau Forum baptisé Forum d’Aubagne, Citoyen, Social et Solidaire.

Il s’est étalé sur onze semaines entre le printemps et l’automne. Dés le départ les thèmes mêlant les questions sociétales et le projet local ont été définis avec entre les citoyens impliqués dans la Démocratie participative, les salariés du service public, les organisations syndicales présentent sur la ville, le mouvement associatif et les élus.

Plus de 5000 Aubagnaises et Aubagnais ont participé à l’une des 71 initiatives publiques.

L’un des fils rouge de ce Forum était le service public. La question de l’AGCS et plus largement du développement des services publics a été l’objet du débat inaugural.

Son rôle, les réponses qu’il pouvait apporter, la nécessité de le défendre ont été des idées présentes tout au long des initiatives.

Un service public efficace, renforcé et développé est souvent apparu comme l’une des réponses partagées aux enjeux de société sur la santé, l’éducation, les transports, la préservation de l’environnement, l’inclusion sociale, la gestion de biens communs comme l’eau, l’énergie ou les communications…

L’un des temps forts de ce Forum a été la tenue d’une Agora des Agents du Service Public Communal. Pendant deux jours, les services de la ville et de la communauté d’agglomération ont tenus stand et débats. Une initiative qui avait pour but de faire se rencontrer les salariés du service public mais aussi d’ouvrir le débat avec les usagers et les élus sur les évolutions du service public communal.

A cet effet, un sondage, réalisé par l’institut TNS-Sofres, sur la perception des services de la ville d’Aubagne a été réalisé auprès de la population.

69% des sondés se déclarent attachés au fait que certains services soient gérés par les services publics, 85% des Aubagnais sont satisfaits de l’action des services municipaux. Les tarifs différenciés en fonction des revenus sont plébiscités par 89% de la population et 92% des Aubagnais déclarent avoir une bonne image du personnel communal.

Ces résultats sont venus confortés l’envie des salariés de travailler avec les usagers et les élus sur le maintient et le développement des services publics. Et l’un des chantiers ouverts par le Forum acté lors de sa clôture samedi dernier, est la création d’une RUSE (Rassemblement des Usagers, des Salariés et des Elus) pour défendre et développer le service public.

Ce groupe viendra développer les actions engagées pour faire connaître les risques liés à l’AGCS

Voici donc brièvement présenté un exemple, qui ne se veut pas un modèle, qui présente encore beaucoup de limites et dont le cheminement est loin d’être un long fleuve tranquille.

Mais je crois en la nécessité de renouveler les pratiques démocratiques, en associant tout ce qui fait mouvement dans une ville élus, citoyen, salariés du service public, syndicats, association crée les conditions d’une nouvelle perspective politique qui porte haut l’idée de services publics.

Pour terminer, lorsqu’on dit qu’un autre monde est possible cela sous-entend de passer de l’espoir à des dynamiques et des réalités.

Celle du défi des services publics est à la fois planétaire et très locale.

Des services publics du quartier à la planète c’est possible et ça se construit !

Merci.

5 novembre 2006

Intervention de Gilles LEPROUST Convention des collectivités locales Genève 28/29 oct 2006

Intervention de Gilles LEPROUST

1er Adjoint au Maire d’Allonnes

à l’occasion de la convention internationale des collectivités locales

pour la promotion des services publics

à Genève le 28 et 29 octobre 2006

Dans le champ 1, nous aurons à traiter de l’impact du commerce des services : repenser le service public comme réponse aux défis sociaux, économiques et environnementaux.

Dans notre ville, les inégalités sociales s’aggravent, et cela dans tous les domaines :

Ÿ         Inégalités face au droit au travail,

Ÿ         Inégalités face au droit au logement,

Ÿ         Inégalités face au droit à la santé,

Ÿ         Inégalités face au droit à l’éducation.

Cela se traduit  concrètement à Allonnes, par

          60 % des habitants sont exonérés totalement ou partiellement des impôts locaux

          760 chômeurs soit 15 % de la population active

          378 familles allocataires du Revenu Minimum d’Insertion

Cette situation a conduit les élus de la collectivité  à mettre au cœur de leur préoccupation les services publics, qu’ils soient locaux ou nationaux. Car le constat que nous pouvons faire et qui n’est bien sûr pas propre à Allonnes, c’est la dégradation de l’accès aux droits fondamentaux.

Pour illustrer mon propos, je vous ferai part de deux situations que j’ai pu rencontrer lors d’une récente permanence.

1)      - L’une concerne un couple de retraités dont le mari vient d’être opéré. Le    chirurgien qui est intervenu en clinique avait évoqué un dépassement d’honoraires, sans plus de précision. Résultat, cette famille vient de recevoir la note > 1 380 € !! Voilà l’accès gratuit aux soins, voilà le droit à la santé.

2)      – L’autre concerne un salarié qui vient de traverser une période difficile avec un long arrêt maladie et en conséquence une chute de ses revenus. Le cycle infernal commence alors avec notamment des chèques rejetés par la banque. Mais quelle banque, pas n’importe laquelle, la « banque postale » ! En effet, pour un chèque de 20 € rejeté, ce salarié se retrouve avec 28 € de frais de banque. Serait-ce aux plus démunis de financer la privatisation de ce service public et les profits aux futurs actionnaires ?

Nous avons là deux illustrations de ce que provoque la marchandisation des services publics dans la vie quotidienne des familles populaires dans les villes de périphérie.

Ces exemples nous confirment, s’il en est besoin, à nous tous (élus, citoyens, syndicats, associations, partis politiques) que la question du maintien et du développement des services publics est une question essentielle et que nous devons nous mobiliser. Car l’enjeu est, si je peux me permettre de le résumer ainsi :

            « Dis moi quels sont tes services publics et dans quel état ils sont ?

             Je te dirai quelle société tu nous prépares. »

Dans chacun de nos territoires, nous constatons des remises en  cause profondes des services publics, sous la pression des politiques libérales. Ces services publics qui sont utiles aux populations pour permettre de combattre les inégalités, de tenter tant bien que mal de préserver un certain nombre de droits fondamentaux, apparaissent inacceptables à la sphère marchande libérale. Elle voit là une entrave à la concurrence libre et non faussée.

Elle oppose aux droits des individus, son concept d’égalité des chances. Ainsi, par exemple, la personne qui obtient un logement a de la chance, celle qui est  sur une liste d’attente depuis des mois, elle n’a pas de chance !

Nous ne pouvons, nous ne devons accepter que la vie devienne une grande loterie, où il y aurait que quelques chanceux !

Ce bras de fer que nous connaissons dans nos quartiers, nos banlieues en France, se vit dans chaque banlieue de la planète. Autrement, comment expliquer les offensives de l’O.M.C. via l’A.G.C.S, les directives européennes comme celles des services dites « bolkestein », qui ont la même obsession : faire lever les derniers barrages de résistance à cette vague de privatisation.

Heureusement, face à ces offensives, la résistance s’organise localement, nationalement et internationalement. C’est le cas ces derniers mois avec la forte mobilisation contre les directives Bolkestein, très présente dans le débat en France sur le TCE.

Ce qui m’amène à la dernière partie de mon intervention : quels peuvent être les engagements des villes dans cette mobilisation ?

Modestement, je vais vous faire part de deux expériences de ma commune.

1ère expérience : très rapidement c’est le thème de ce week-end, avec  l’engagement de la commune dans le mouvement  des collectivité hors AGCS, nous avons pris une délibération du conseil municipal déclarant notre ville hors AGCS  comme près de 1000 autres communes en France.

Nous avons depuis créé les conditions d’une information et d’une mobilisation de la population allonnaise.

2ème expérience – les droits fondamentaux : le droit au logement, à l’énergie, droits qui sont particulièrement remis en cause dans nos communes et qui sont à conquérir dans de nombreuses banlieues du monde.

Face aux grandes difficultés et aux conditions de vie des habitants de nos quartiers, et parce qu’il y a parfois des conséquences dramatiques pouvant aller jusqu’à la mort, les élus d’Allonnes ont choisi d’agir et non de subir.

Concrètement, deux arrêtés municipaux ont été pris après consultation et accord des associations locales de défenses  de locataires, de consommateurs, des associations caritatives, des assistantes sociales, du bailleur social installé sur la ville :

Ø      L’un, interdisant les coupures d’électricité et de gaz pour les familles en difficulté économique et sociale sur le territoire de la commune d’Allonnes

Ø      L’autre interdisant les expulsions locatives pour ces mêmes familles.

Ces deux arrêtés n’ont pas été  contestés, dans les délais impartis, par la Préfecture de la Sarthe. Ils sont donc applicables et font loi à Allonnes.

Le premier arrêté a déclenché une procédure auprès du tribunal administratif de la part d’EDF-GDF. Mais il a déclenché également une médiatisation nationale (télévisée, écrite, parlée) et un mouvement  très fort de solidarité de citoyens, d’associations, de syndicats, de partis ou mouvements politiques.

Dans la ville plus d’un millier de personnes ont apporté sous forme de pétition leur soutien à l’initiative.

Enfin, le principal, à mon avis, c’est que depuis 9 mois il n’y a plus de coupures d’énergie sur Allonnes.

Nous avons ainsi fait la démonstration qu’en conjuguant l’intervention d’élus, de citoyens, d’associations, de syndicats, de mouvements et partis politiques, nous pouvions mettre notre grain de sable et ainsi perturber la logique libérale.

Vous aurez l’occasion cet après-midi dans ce champ 1 de débattre de cette question.

Pour conclure cette intervention, je voudrais élargir mon propos, quitter le territoire allonnais, la France, l’Europe et placer ces enjeux au niveau de la planète.

La sortie récente du film « Bamako » d’Abderrahmane Sissako, montre les ravages du libéralisme en Afrique.

Le premier témoin à charge contre le FMI, dans ce film est Aminata TRAORE, ex ministre de la culture du Mali et animatrice du  mouvement alter mondialiste dans ce pays et ce continent. Je me souviens de la force de son intervention à la convention de Liège l’an dernier dans la séance du dimanche matin.

Dans son accusation  du libéralisme, elle dit  notamment, « L’Afrique n’est pas victime de sa pauvreté, mais de ses richesses » et « Arrêtons, d’évoquer sans cesse la pauvreté des africains, mais parlons plutôt de la paupérisation de l’Afrique ».

Ces deux réflexions montrent bien qu’il y a deux positionnements possibles face à cette mondialisation libérale.

Ÿ         Soit l’acceptation pure et simple ou l’adaptation à la marge. On voit au quotidien les drames que cela engendre.

Ÿ         Soit nous contestons ces orientations et mettons en réflexion d’autre choix qui mettent au cœur le maintien, le développement, la création de service public avec une autre utilisation de l’agent.

Notre convention, comme d’autres initiatives, je pense notamment, au Forum Mondial des autorités locales des périphéries en prenant le parti du service public contribue à essayer de défricher de nouveaux chemins et ainsi construire un monde plus solidaire.

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